Le suivi des anticoagulants en questions

Publié le 14/01/2013

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Qui peut bénéficier d’un accompagnement thérapeutique ?

L’avenant signé entre les trois syndicats d’officinaux et l’assurance-maladie stipule que les patients éligibles au dispositif d’accompagnement sont ceux sous traitement au long cours par antivitamine K pour une durée consécutive, prévisible ou effective supérieure ou égale à six mois. Du coup, les patients en initiation de traitement sont également éligibles à cet accompagnement.

Combien de patients sont concernés ?

Entre 900 000 et 1 million de patients sont traités par un anticoagulant oral (ACO) en France. Quelque 300 000 traitements sont initiés chaque année. Tous ne bénéficieront pas obligatoirement d’un suivi personnalisé, un patient ayant le choix de participer ou non au programme d’accompagnement. On estime que, en moyenne, chaque pharmacie compte 40 patients sous anticoagulants dans sa clientèle.

Un pharmacien doit-il obligatoirement accompagner ses patients sous AVK ?

Pas nécessairement. Car la décision appartient aux patients eux-mêmes. En effet, non seulement ils ne sont pas obligés de bénéficier d’un suivi de leur traitement, mais, en plus, ils ont le libre choix du pharmacien qu’il souhaite désigner pour leur accompagnement. « Un patient peut, à tout moment, désigner un nouveau pharmacien, y compris au sein de la même officine, ou ne plus participer au programme », précise l’avenant.

Quelles sont les modalités d’adhésion d’un patient au dispositif d’accompagnement ?

L’intégration à un dispositif d’accompagnement peut être proposée par le pharmacien à l’initiation du traitement. De son côté, l’assurance-maladie adressera un courrier d’information aux patients susceptibles d’être concernés, accompagné d’un bulletin d’adhésion. Ce bulletin formalise l’intégration du patient dans l’accompagnement ainsi que la désignation du pharmacien qu’il aura choisi. Ce document devra être signé par le patient et le pharmacien désigné et établi en deux exemplaires originaux.

À quoi correspond un entretien pharmaceutique ?

Selon la convention signée en avril, l’entretien pharmaceutique, réalisé dans un espace de confidentialité, vise notamment à renforcer les rôles de conseil, d’éducation et de prévention du pharmacien auprès des patients, ainsi qu’à rechercher l’adhésion des malades à leur traitement. Pour mener cet entretien, l’officinal pourra s’appuyer sur des supports établis à partir de référentiels de l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM). Il s’agit d’un guide d’accompagnement du patient à l’usage du pharmacien et d’une fiche de suivi de l’entretien, qui sont encore en cours de validation. Le pharmacien demandera au patient de venir au rendez-vous avec son carnet de suivi AVK et s’assurera qu’il possède un dossier pharmaceutique ouvert et actif. Le pharmacien procédera ensuite à la déclaration de réalisation des entretiens par télétransmission.

Comment se procurer les documents nécessaires au suivi thérapeutique ?

Les caisses fournissent aux pharmaciens le courrier d’information destiné au patient ainsi que le bulletin d’adhésion sous format électronique, dans l’attente de la mise en ligne de ces documents sur le portail Internet de l’assurance-maladie. Le guide d’accompagnement du patient et la fiche de suivi seront également diffusés par les caisses auprès des officinaux.

Quelle est la rémunération prévue pour cette mission ?

La rémunération du pharmacien est fixée à 40 euros par patient et par an, à condition qu’il réalise au moins deux entretiens pharmaceutiques au cours de l’année civile de référence, ou au moins un entretien si l’adhésion intervient à compter du second semestre de l’année.

Selon les calculs de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), chaque officine pourrait ainsi bénéficier de 1 000 à 1 500 euros supplémentaires par an.

Le versement de la rémunération est effectué au cours du 1er trimestre de l’année suivante sur la base des entretiens pharmaceutiques réalisés au cours de l’année et déclarés par le pharmacien désigné par le patient.

Une précision : la rémunération perçue pour un patient donné est limitée à une seule officine pour l’année civile de référence considérée. Par conséquent, le paiement sera effectué auprès de la première pharmacie ayant déclaré la réalisation d’entretiens pharmaceutiques.

C. M.