Lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi 27 novembre, l’Assurance maladie (AM), la HAS (Haute Autorité de Santé) et l’ANSM ont souligné la nécessité d’un respect des bonnes pratiques d’utilisation,« pour sécuriser l’utilisation des NACO ».
Depuis 2008, à côté des anti-vitamine K (AVK), sont apparus de nouveaux anticoagulants oraux (NACO), un groupe hétérogène dont les produits ont des modes d’action différents. Les indications limitées en premier lieu à la prévention du risque de maladie thromboembolique veineuse dans les suites d’une chirurgie orthopédique, ont été élargies en 2012 à la prévention des accidents thromboemboliques chez les adultes en fibrillation auriculaire non valvulaire.
Une prescription sur deux.
Les AVK restent largement majoritaires (plus d’un million de patients traités, contre 265 000 pour les NACO), mais on constate depuis peu un large recours en première intention aux NACO, qui concerne près d’une prescription sur deux depuis moins d’un an, selon les chiffres de l’AM.
La vigilance accrue requise conjointement par les instances de tutelle du médicament (HAS, ANSM et AM) tient au fait que les données de l’AM montrent qu’une part des patients sous NACO prend de façon simultanée des médicaments majorant le risque hémorragique?: 15 % des patients ont en parallèle des antiagrégants plaquettaires, 21 % de l’amiodarone. Dans ces cas, seule la prescription des AVK permet une mesure précise du degré d’anticoagulation, et de disposer d’un antidote en cas d’hémorragie.
Les données de l’AM montrent également la nécessité d’un suivi plus étroit par les médecins de la fonction rénale, ce qui est recommandé en cas de prescription de NACO et primordial pour les personnes les plus âgées, pour lesquelles il existe des risques d’accumulation du produit. « Sur le dernier trimestre 2012, près de 10 % des patients débutant un traitement par NACO étaient des patients de 80 ans et plus, sans surveillance de leur fonction rénale », informe l’étude de l’AM.
Indications non validées.
Enfin, une part des prescriptions de NACO, estimée entre 5 et 10 % (dernier trimestre 2012), « correspond à des indications non validées, éventuellement dangereuses : patients avec une insuffisance hépatique ou rénale, patients avec fibrillation auriculaire et atteints de valvulopathies », observe l’AM. Les AVK demeurent le traitement de référence dans la fibrillation auriculaire non valvulaire, les NACO représentent une alternative dans des situations précises, rappelle la HAS.
Les données de surveillance relatives à ces spécialités montrent des effets communs (risque hémorragique comparable aux antivitamines K), mais il y a avec les NACO moins de saignements intracrâniens et plus de saignements digestifs. La prescription doit pouvoir en tenir compte pour s’adapter à des situations particulières. Le coût d’un traitement par AVK se situe entre 10 euros et 15?euros par mois contre 75 euros avec les NACO.
Un plan d’action a été mis en place par les autorités de santé, pour surveiller étroitement ces spécialités et apporter une information régulière aux professionnels de santé, mais aussi aux patients. Aux prescripteurs il est recommandé de suivre les précautions d’usage et aux patients de ne surtout pas interrompre ou modifier un traitement sans avis médical.
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