UNICANCER regroupe depuis 2011, vingt établissements de santé privés à but non lucratif, exclusivement dédiés à la prise en charge, à la recherche et à l’enseignement en cancérologie. Ces centres prennent en charge 100 000 patients par an, dont 30 % de femmes souffrant d’un cancer du sein. Ils constituent un terrain d’expérimentation et d’innovation en cancérologie et sont à l’origine de nombreuses initiatives positives, comme la mise en place des réunions de concertation pluridisciplinaire et de la consultation d’annonce, généralisées depuis par les plans cancer.
L’étude « UNICANCER : quelle prise en charge des cancers en 2020 ? » avait pour objectif d’identifier les principales évolutions de la cancérologie dans les années à venir et d’en évaluer les impacts. Quarante experts ont été interrogés (oncologues, pharmaciens, radiothérapeutes…) issus des centres de lutte contre le cancer, mais aussi d’autres structures de soins, en France et à l’étranger.
Six tendances ont été identifiées :
. Développement de la chirurgie ambulatoire
Actuellement, dans les centres de lutte contre le cancer, 17 % des patientes opérées pour cancer du sein bénéficient de cette modalité. Son développement représente un enjeu médicoéconomique majeur. D’après l’étude UNICANCER, elle représenterait 50 % de la chirurgie du cancer du sein et 15 % de la chirurgie des cancers de l’ovaire en 2020.
. Réduction des séances de radiothérapie
L’étude identifie deux évolutions : l’accroissement de la demande de traitement par radiothérapie du fait du vieillissement de la population et une réduction du nombre de séances compte tenu des avancées technologiques. On estime que cette réduction concernera 50 % des traitements des cancers du poumon et 45 % des traitements du cancer du sein.
. Développement de la chimiothérapie orale
Selon l’étude, les traitements par voie orale et les chimiothérapies en hospitalisation à domicile vont se développer. Les traitements médicamenteux par voie orale pourraient passer des 25 % actuels à 50 % en 2020. 14 % des prises en charge dans le cancer du sein pourront se faire à domicile (vs 3 % actuellement). Cette évolution nécessite une meilleure articulation avec les acteurs de la médecine de ville, dont les pharmaciens, et devra s’appuyer sur les programmes d’éducation thérapeutique.
. Meilleure caractérisation des tumeurs
L’activité de biologie moléculaire prend une importance croissante permettant le développement des dépistages précoces, la détection de tumeurs précliniques et l’essor des thérapies ciblées.
. Développement de la radiologie interventionnelle
La radiologie interventionnelle thérapeutique est amenée à croître fortement (sous réserve d’une tarification adaptée) du fait d’avancées telles que les techniques de guidage (image 3D, robotique…), les technologies non invasives (ultrasons…) et les techniques de dépôt de médicaments.
. Développement des soins de support
Loin d’être secondaires, ces soins apportent un accompagnement essentiel pour les patients atteints d’un cancer. Actuellement, il existe de grandes inégalités dans l’accès aux soins de support du fait de l’absence de reconnaissance financière de cette activité.
Ces six évolutions majeures sont déjà en marche dans les centres de lutte contre le cancer, mais elles sont freinées par un financement public de la santé inadapté. « L’étude UNICANCER a identifié des évolutions très bénéfiques pour les patients et sources d’économie pour l’assurance-maladie. Cependant, le système de santé actuel n’encourage pas leur développement et ces évolutions auront un impact particulièrement négatif sur la situation économique des établissements, si rien n’est fait par les pouvoirs publics pour mieux les financer » a conclu le Pr Josy Reiffers, président d’UNICANCER.
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