CHAQUE kilogramme par mètre carré en trop au-dessus d’un IMC (indice de masse corporelle) de 27 augmente le risque de problèmes articulaires de 15 %. En effet, le cartilage est sensible au stress mécanique car il contient des palpeurs de tension, des récepteurs sensibles à une surcharge sur l’articulation. Plus le stress est intense, plus le cartilage va s’abîmer. Ce sont surtout les genoux qui sont les articulations les plus touchées et les plus douloureuses en cas de surpoids chronique. Sont également concernés les vertèbres, les hanches et les pieds, mais de façon moins évidente. Au début l’usure du cartilage est imperceptible, les contraintes physiques de poids exercent un effet délétère fonctionnel avant même toute apparition de dégâts anatomiques. La physiologie cellulaire permet aujourd’hui de mieux comprendre cette conception mécanique : le cartilage et l’os souschondral qui le nourrit sont le siège de mécanorécepteurs cellulaires réglant le bon fonctionnement des tissus. « En présence de contraintes de poids trop fortes, des messages cellulaires et extracellulaires responsables de la dégradation de la matrice cartilagineuse, explique le Dr Bertrand Moura, rhumatologue au CHU Ambroise Paré. Mais le surpoids exerce également des contraintes fortes sur les ligaments à l’origine de douleurs. D’autres facteurs endocriniens, tels les adipokynes, interviennent aussi dans la dégradation du cartilage ou de l’os souschondral en dehors de tout effet physique du poids ; ils expliqueraient l’augmentation de l’arthrose digitale chez les patients obèses. »
Des études ont évalué les conséquences d’une perte de poids au cours de l’arthrose de la hanche ou du genou. Par exemple, l’étude Adapt objective chez des obèses que seul le groupe régime et exercice physique permet une amélioration de la fonction articulaire, alors que le groupe régime seul ne s’améliore ni sur la douleur ni sur la fonction articulaire. « De façon plus générale, l’amélioration de la douleur due à des régimes sur des arthroses débutantes de genoux est plus corrélée à la perte de masse grasse qu’à la perte de poids total », souligne le rhumatologue. Parce qu’une restriction alimentaire sans activité physique va faire fondre en premier les muscles, il faut absolument combiner alimentation équilibrée et exercice physique. La perte de poids doit se faire progressivement en évitant les régimes sévères, le plus souvent en échec à deux ans. L’activité physique doit être raisonnée et régulière, type marche, cyclisme ou nage en piscine ; l’essentiel est de lutter contre la sédentarité.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques