Quels sont les principes actifs ?
L’aciclovir (Zovirax), un analogue de la déoxyguanosine, n’est actif que sur quelques herpesviridae (HSV et virus de la varicelle-zona). Phosphorylé de façon spécifique par une thymidine kinase propre aux cellules infectées par le virus de l’herpès, ce médicament est d’une totale innocuité à l’égard des cellules non infectées. L’aciclovir monophosphate ainsi produit subit l’action des kinases cellulaires : le triphosphate d’aciclovir alors formé est un inhibiteur compétitif puissant de la polymérase du virus.
Le paracétamol (Efferalgan) est un antalgique périphérique.
Le soluté de Dakin est un antiseptique chloré.
Y a t-il des insuffisances et des interactions ?
Il n’existe pas de notion d’interactions médicamenteuses avec l’aciclovir. La prescription est correcte.
Et les posologies ?
La posologie du Zovirax doit être modifiée : les recommandations préconisent l’administration de 200 mg cinq fois par jour (soit 1 g/j) pendant cinq jours (et non comme ici de 0,6 g/j pendant 7 jours). Vous contactez le médecin qui valide le changement. La posologie journalière maximale pour le paracétamol aurait dû être mentionnée, ainsi que le rythme d’application du Dakin.
Votre conseil
Les effets indésirables sous aciclovir se limitent à des céphalées, des érythèmes, des troubles gastro-intestinaux. Ils restent rares et bénins.
De nombreux analogues de nucléosides actifs contre l’herpès mais réservés à l’usage local sont disponibles. Le recours à ces présentations ne fait pas l’objet d’un consensus dans l’herpès non oculaire : la prescription d’une forme systémique est indiquée dans la situation de Monsieur F.
Il n’est pas inutile de revenir sur les précautions à prendre avec les partenaires sexuel(le)s des patients traités pour herpès pendant la période éruptive où le virus peut se transmettre par simple contact : recourir à des préservatifs, éviter les rapports orogénitaux, etc. Bien sûr, il faut veiller aussi à se laver très régulièrement les mains pour prévenir l’auto-inoculation du virus ou le transfert du virus à son petit garçon, qu’il évitera de toucher pendant la phase éruptive.
Les facteurs de récurrence des poussées herpétiques méritent d’être aussi rappelés systématiquement : fatigue, stress, infections fébriles, règles chez la femme (herpès cataménial), exposition aux ultraviolets (soleil), dermabrasion, rapports sexuels.
M. F. présente une seconde ordonnance, analogue à celle-ci, que le médecin a rédigé en avance afin que le patient puisse commencer le traitement dès les premiers symptômes d’une nouvelle récurrence : vous ne délivrez pas ce traitement mais expliquez la nécessité, effectivement, de ne pas tarder à se présenter dans une officine pour la dispensation de ce traitement en cas de récidive.
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