« QU’IL SOIT Ischémique par occlusion d’une artère cérébrale (80 % des cas) ou hémorragique par rupture d’un vaisseau (20 %), ce qui est frappant c’est la brutalité avec laquelle se manifeste un AVC, constate le Pr Mathieu Zuber, de la Société Française Neurovasculaire (SFNV). C’est un coup de tonnerre et d’un seul coup la vie bascule. Quand la mort est évitée, c’est l’acceptation d’un nouveau corps incomplet, la construction d’une autre vie, les progrès à accomplir pour une renaissance. »
Vite le 15.
En France, on compte 130 000 nouveaux cas chaque année et 33 000 en décèdent. L’AVC concerne tous les âges, y compris les enfants (500 cas), il conduit à une perte rapide et parfois irréversible d’une ou plusieurs fonctions cérébrales, et laisse des séquelles motrices, intellectuelles, ou autres (troubles de la vision, de l’équilibre, maux de tête…). « Vite le 15 » fait écho au plan AVC 2010-2014 qui vise à réduire la fréquence et la gravité des séquelles, ainsi que la mortalité, grâce à un diagnostic précoce et une prise en charge rapide (Voir encadré). « Face à un AVC, chaque minute compte : en une minute on perd deux millions de neurones et en une heure 120 millions, avertit France Woimant de la SFNV. On dispose de 4 heures 30 pour agir après le début des symptômes : une personne sur quatre récupère sans séquelle si l’intervention a lieu avant 1 heure 30, une sur neuf si elle a lieu entre 1 heure 30 et 3 heures, et une sur quatorze si elle se situe entre 3 heures et 4 heures 30. »
D’après une enquête IFOP/Bayer HealthCare menée en France en septembre 2012, sur 1 002 personnes âgées de 18 ans et plus, 60 % des personnes interrogées pensent connaître les symptômes de l’AVC mais seulement 11 % en ont une connaissance précise (majoritairement les 65 ans et plus), et 13 % sont capables de citer les trois signes d’alerte à la fois. Les troubles du langage sont le symptôme le plus connu (79 %), suivent l’engourdissement ou la paralysie d’un membre (64 %) puis la paralysie faciale (60 %). Une forte majorité (96 %) considère que l’AVC est une urgence comparable à un infarctus et 69 % déclarent avoir comme premier réflexe d’appeler le 15.
Une prise en charge optimisée dans les UNV.
La priorité est d’orienter immédiatement la personne victime d’un AVC vers une unité neurovasculaire (UNV) qui fonctionne 24 heures sur 24 avec des équipes multiprofessionnelles spécialement formées. Que l’AVC soit d’origine ischémique ou hémorragique, les symptômes sont les mêmes mais la prise en charge est radicalement différente, et seule une imagerie cérébrale permet d’établir un diagnostic différentiel. Il existe actuellement 120 UNV en France et c’est toute une organisation qui se met en place pour venir en aide aux zones de rupture, en développant des filières AVC d’urgence grâce à la télémédecine ; celle-ci permet, à distance, de poser le diagnostic et de mettre en place le traitement avant le transfert du patient vers l’UNV la plus proche. Malgré tout, il y a de nombreux retards à la prise en charge ; les causes en sont multiples, en particulier les patients non régulés par le 15 qui perdent la priorité requise ou dont les symptômes ont régressé ; « Un accident ischémique transitoire (AIT) annonce un accident définitif, et il doit être signalé dans les 48 heures, même s’il ne bénéficie pas de la même urgence », prévient le Pr Zuber.
Pour informer et sensibiliser les patients et leur entourage, l’Association France AVC et la société française neurovasculaire, soutenues par Bayer Healthcare, lancent une campagne qui regroupe de nombreux supports pour toucher le plus large public et le plus grand nombre de professionnels de santé. Un livret d’information destiné au grand public sera distribué en 40 000 exemplaires ; des cartes de visite rappelant les symptômes en 300 000 exemplaires ainsi qu’une affiche seront disponibles dès aujourd’hui chez les professionnels de santé, médecins généralistes, pharmaciens, hôpitaux… L’ensemble des documents seront également disponibles sur le site www.avcvitele15.com. Un clip musical animé, en version courte et version longue, est destiné à favoriser la mémorisation des messages.
L’Association France AVC concentre également ses efforts sur le post-AVC, « il y a une déficience de moyens dans la coordination des soins et l’implication de Bayer s’inscrit globalement dans le cadre de l’amélioration du parcours de soins et de la qualité de vie des patients, déclare Philippe Mougin, directeur des Affaires Publiques de Bayer. Notre objectif s’inscrit en amont dans d’autres projets de dépistage et de suivi des patients. »
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