Cette piste a émergé après l’observation par l'équipe du Pr Emmanuel Flamand-Roze et de la Dr Aurélie Méneret, première autrice de l’étude, d’une amélioration chez un patient de 11 ans atteint d'une forme de la maladie liée au gène ADCY5 ayant consommé du café. « Ce jeune patient a pu reprendre une vie normale grâce au café », indique un communiqué de l’Institut du cerveau.
Pour explorer cette voie de traitement potentiel, les chercheurs ont collecté les données de 30 patients dans le monde de tous âges et ayant consommé de la caféine. Publiés dans « Movement Disorders », leurs résultats montrent une bonne tolérance, y compris chez les enfants, mais surtout une « nette » amélioration des symptômes pour 87 % d’entre eux (26), même si « 3 patients ont signalé une dégradation », expliquent-ils.
Une réduction de la fréquence et de la durée des troubles
« La caféine a réduit la fréquence et la durée des troubles du mouvement paroxystique, mais a également amélioré les troubles du mouvement de base et certaines autres caractéristiques motrices et non motrices, avec une amélioration constante de la qualité de vie », ajoutent-ils.
Rappelant qu’« il est extrêmement difficile de mener une étude classique randomisée » avec placebo, « étant donné la rareté de la dyskinésie liée à ADCY5 et le fait que la caféine fasse largement partie du quotidien », les auteurs jugent tout de même que « la caféine devrait être considérée comme une option thérapeutique de première intention dans les dyskinésies liées à ADCY5 ».
Selon eux, les bénéfices de la caféine pourraient être liés à la fixation du café dans le striatum, une région impliquée dans le contrôle moteur. « La caféine se lie aux récepteurs de l'adénosine qui modifient la fonction de la protéine dysfonctionnelle (ADCY5) », est-il expliqué. L'intérêt de la voie de l'adénosine monophosphate cyclique (AMPc) comme cible thérapeutique est actuellement exploré dans cette maladie et plus largement dans les pathologies associées aux mouvements hyperkinétiques.
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