La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique auto-immune du système nerveux central (SNC) qui concerne davantage de femmes avec un sexe ratio de 3 femmes pour 1 homme dans les formes les plus fréquentes de la maladie. Le système immunitaire et en particulier les lymphocytes qui migrent vers le SNC, attaquent la gaine de myéline qui entoure et protège les fibres nerveuses. Ce phénomène entraîne des lésions qui sont le siège d’une inflammation, d’une démyélinisation au niveau des axones. Elles se forment dans différentes parties du SNC, elles évoluent au fil du temps et on distingue plusieurs formes.
La forme SEP-RR (la plus fréquente 85 % des cas) est caractérisée par une activité inflammatoire importante définie par la survenue d’épisodes démyélinisants avec l’apparition de symptômes en quelques heures ou en quelques jours (poussées) entrecoupés de périodes de rémission. Ils sont souvent associés à une fatigue extrême évocatrice du diagnostic. Les poussées peuvent laisser des séquelles mais celles-ci sont stables entre deux épisodes. « Dès que le diagnostic d’une SEP-RR est établi, l’instauration d’un traitement de fond doit être rapide afin de décaler la phase initiale de l'inflammation, insiste le Pr Pierre Clavelou neurologue au CHU de Clermont-Ferrand. Le contrôle précoce de la maladie permet de diminuer la fréquence des poussées et de gagner à terme sur le niveau et la survenue du handicap à 3 ou 5 ans. »
Près de 15 % de patients souffrant de SEP-RR ne sont pas traités. Il persiste un besoin à disposer de nouveaux traitements mieux tolérés et ayant démontré une réduction de l’inflammation et de la progression du handicap, et une amélioration de la qualité de vie. Ponésimod a obtenu son AMM comme traitement oral de 1re intention dans les formes actives de SEP-RR.
Étude comparative confirmant l'efficacité et la tolérance de Ponvory.
Le ponésimod est un modulateur des récepteurs de la sphingosine 1-phosphate (S1P) situés sur les lymphocytes. Dans les conditions physiologiques, ceux-ci autorisent la sortie des lymphocytes des ganglions lymphatiques. « Le mécanisme par lequel le ponésimod exerce des effets thérapeutiques dans la SEP implique une réduction du taux de lymphocytes dans le sang périphérique et le blocage de leur migration vers le SNC. Son effet immunomodulateur est hautement sélectif et sa liaison aux récepteurs S1P1 déclenche leur internalisation, ce qui entraîne la séquestration des lymphocytes dans les ganglions explique le Pr Jérôme De Sèze neurologue, CHU de Strasbourg. Ils ne sont pas détruits (l'immunité innée est préservée) mais ils ne peuvent plus atteindre le SNC et provoquer la destruction de la gaine de myéline et la formation des plaques de démyélinisation caractéristiques de la maladie. »
L’objectif principal de l'étude Optimum de phase III, multicentrique, randomisée en double aveugle, était de démontrer la supériorité du ponésimod 20 mg/j versus tériflunomide 14 mg/j (Aubagio), traitement oral largement utilisé en pratique clinique. Au total l'étude a randomisé 1 133 patients atteints de SEP rémittente durant 108 semaines. La supériorité de ponésimod a été démontrée en termes de réduction de 30,5 % du taux annualisé de poussées (TAP), retenu comme critère principal, à la fin de la 108e semaine. La molécule a aussi démontré une réduction du risque de survenue de lésions actives à l’IRM et une réduction relative de 56 % du nombre de lésions actives uniques combinées (CUAL) versus tériflunomide à la semaine 108 par rapport à l’inclusion. Son impact sur la fatigue associée à la maladie est favorable bien que limité. Le risque de progression du handicap confirmée à 12 semaines n’a pas différé entre les groupes ponésimod et tériflunomid.
Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés ont été l’augmentation du taux d’ALAT (alanine aminotransférase), la rhinopharyngite, la céphalée, l’infection des voies respiratoires supérieures, l’alopécie. Les effets indésirables d’intérêt particulier les plus fréquemment rapportés ont été les troubles hépatobiliaires ou les anomalies des enzymes hépatiques, l’hypertension artérielle, les événements pulmonaires et les tumeurs cutanées.
D'après une conférence organisée par le Laboratoire Janssen.
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