Le fer se répartit au sein de l'organisme en trois compartiments : érythrocytaire fonctionnel avec 70 % du fer total, de transport fixé à la transferrine synthétisée par le foie, et de réserve cellulaire sous deux formes (la ferritine et l'hémosidérine). Bien que présent en faibles quantités dans l'organisme (de l'ordre de 4 g chez l'homme et 2,5 g la femme), le fer joue un rôle essentiel dans la constitution de l'hémoglobine (substance présente dans les globules rouges) qui sert au transport de l’oxygène dans les tissus, et de celle de la myoglobine (forme de réserve de l'oxygène dans le muscle). Le fer est aussi impliqué dans l'échange de l'oxygène avec le milieu extérieur, et dans des fonctions aussi fondamentales que les capacités physiques et le développement cérébral. Les sportifs ont un besoin accru de fer car l'activité physique met le corps en surrégime et nécessite une plus grande oxygénation ce qui a pour conséquence une baisse de la ferritine. Lorsque le fer manque, le stock de réserves ne permet plus de répondre aux besoins de l'organisme. On parle d'anémie ferriprive quand les taux de ferritine sont inférieurs à <20 µg/l chez la femme jeune et < 30 µg/l chez l'homme jeune.
Les déficits ont surtout pour origine une majoration des pertes martiales urinaires ou sanguines, une transpiration accrue et des micro-hémorragies
Chez les sportifs, les déficits ont surtout pour origine une majoration des pertes martiales urinaires ou sanguines. Une transpiration accrue en est l'une cause fréquente mais d'autres mécanismes sont moins connus comme les micro-chocs plantaires et palmaires suivis de micro-hémorragies lors de la course à pied ou la natation, les ondes de choc dans les vaisseaux sanguins provoquant la destruction des globules rouges (hémolyse) avec accélération du renouvellement érythrocytaire, ou encore les saignements digestifs consécutifs à l'ischémie subie par l'intestin lors d'un effort intense. En plus de ces facteurs, une femme sportive connaît une perte majorée en raison de ses menstruations. Les symptômes se manifestent rapidement : fatigue, nervosité, difficultés à se concentrer ou à trouver son souffle, blessures, tachycardie, malaises, vertiges, chutes. Un bilan biologique doit systématiquement être établi pour mesurer l'importance de la carence, le suivi doit être effectué par un médecin qui prescrira un médicament ou une supplémentation selon la situation du sportif. L'organisme est capable de reconstituer son stock de fer en 2 à 3 mois en moyenne mais la correction d'une carence martiale chez les sportifs peut être longue (six mois). À titre préventif, il leur est conseillé d'adopter de bonnes pratiques nutritionnelles pour permettre une bonne assimilation du fer contenu dans les aliments.
Des aliments de qualité et des repas équilibrés
Le fer alimentaire est largement répandu mais son taux d’absorption est meilleur (20-30 %) avec des aliments d’origine carnée (héminique) alors que le fer des végétaux (non héminique) est mal absorbé (5 %). Les meilleures sources alimentaires sont les produits animaux type viandes rouges, boudin noir, foie-de-bœuf et de veau, rognons, crustacés. Le jaune d'œuf est aussi une source intéressante, les volailles et les poissons (thon, hareng, sardines, maquereau) en contiennent un peu moins. Contrairement à une idée reçue ce n'est pas dans les épinards que l'on trouve la plus forte teneur en fer végétal mais dans les légumineuses (lentilles, petits pois, pois chiches, haricots, flageolets…) sans oublier le chocolat noir et les épices (cumin, gingembre, curry, coriandre). L'absorption du fer dépend aussi des autres composantes du repas. La sécrétion acide de l'estomac facilite l'extraction du fer des aliments, la vitamine C le transforme en une forme assimilable par le tube digestif si elle est prise au cours du repas (agrumes, fraises, kiwi, jus de citron, brocolis). Le bêtacarotène joue le même rôle. En revanche, les tanins du thé et de café (décaféiné ou non) ralentissent, voire inhibent, l'absorption du fer. De la même façon, il faut éviter la consommation excessive d'oxalates (rhubarbe, oseille, cacao) et de phytates (céréales complètes et oléagineuses). Les autres ralentisseurs sont les médicaments antiacides, le calcium et le zinc.
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