L’avancée en âge s’accompagne d’une altération, que l’on pourrait qualifier de physiologique, du fonctionnement des sens, pas seulement d’ailleurs en ce qui concerne la vue et l’ouïe. Par ailleurs, diverses pathologies affectant les sens, deviennent très fréquentes avec le vieillissement, comme le glaucome à angle ouvert et la DMLA. Nous ne les évoquerons pas ici.
La vue
La lubrification de la cornée diminue à partir de 40 ans. L’œil perd donc de son efficacité, car les larmes ont une participation importante dans la réfraction de la cornée.
Le cristallin s’élargit, jaunit et devient moins souple, moins flexible, là encore à partir de 40 ans. L’œil perd ainsi une grande partie de son élasticité, et donc de ses capacités d’adaptation aux conditions environnantes (conduite automobile…), de focalisation (presbytie ; le cristallin ne « bombe » plus assez sous l’influence de la contraction du muscle ciliaire) mais aussi de la vision périphérique.
La cataracte ou opacification du cristallin devient banale à partir de 60 ans : elle est responsable d’une réduction de la quantité de lumière atteignant la partie sensible de la rétine, fausse les couleurs et rend plus difficile la vision et la perception précise des objets.
La cornée s’épaissit et devient plus courbée à partir de 50 ans, mais de façon non homogène, ce qui est source d’astigmatie.
Le réflexe pupillaire répond plus lentement à partir de 50 ans, et le diamètre des pupilles diminue avec une sensibilité accrue à l’éblouissement, ce qui rend, notamment, la conduite automobile nocturne plus difficile.
L’acuité visuelle diminue à partir de 45 ans.
Le temps d’adaptation à la nuit, ou à l’obscurité, s’allonge ; il est multiplié par 3 entre 20 et 80 ans.
Puis, surviennent fréquemment un rougissement des yeux, et des larmoiements excessifs, parfois aggravés par des problèmes de paupière (ptose, ou chute, de la paupière inférieure qui se décolle de l’œil et facilite les infections et ulcérations…).
Le glaucome enfin est à rechercher systématiquement avec l’avancée en âge, en raison de son installation insidieuse et de sa gravité et du risque de cécité.
L’ouïe
Une diminution des capacités auditives se manifeste avec l’âge, de manière plus importante chez les hommes que chez les femmes.
Celle-ci entraîne une dégénérescence de la fibre nerveuse auditive ou atrophie du nerf auditif (par « manque » d’utilisation). Qui, à son tour entraîne une perte progressive de la mémoire auditive.
La plupart des pertes sont sélectives plutôt qu’absolues et totales. Le seuil d’audibilité des sons à haute fréquence (sons aigus) est encore plus atteint que celui à basse fréquence (sons graves). Cette perte de la perception des hautes fréquences modifie donc la perception des voix. La perte de la capacité à percevoir les hautes fréquences est appelée la presbyacousie. Elle débute à partir de 50 ans.
Il est d’autant plus difficile de prendre conscience de ce trouble que la personne entend mal les sons provenant de l’extérieur alors qu’elle perçoit toujours aussi bien sa propre voix (en raison de la conduction des vibrations sonores dans la boîte crânienne osseuse). C’est donc l’entourage qui proteste de devoir « toujours tout » répéter.
L’odorat et le goût
La sensibilité olfactive diminue également avec l’âge : elle est à son maximum entre 20 et 40 ans, diminue légèrement entre 40 et 70 ans, puis très nettement ensuite. Avec pour inconvénient notable des réactions retardées en cas de dangers domestiques : odeur de brûlé, fuites de gaz, par exemple.
En vieillissant, on trouve la nourriture plus fade et moins appétissante. Comme la tolérance aux épices diminue aussi en même temps, cette perte du goût engendre une perte d’appétit, induisant un risque de modification du régime alimentaire.
Cette perte est ici aussi, différente selon les critères : avec l’âge : on distingue mieux les sucrés/salés, et les personnes âgées apprécient moins les saveurs amères que les personnes jeunes.
Cette perte du goût correspond à une diminution du nombre des papilles gustatives.
Enfin, il ne faut pas oublier que la diminution de l’odorat altère aussi la qualité, la perception de certaines dégustations, notamment en ce qui concerne le vin.
Le toucher
La sensation tactile s’altère, en partie en raison des modifications vasculaires de la peau. Cela explique aussi que les mécanismes régulateurs de la température (grâce à l’évaporation cutanée) deviennent moins fiables.
En général, les récepteurs cutanés restent intacts : récepteurs discriminants (qui permettent de reconnaître l’objet dans la main, même les yeux fermés) mais aussi de la douleur (chaud/froid), de la position dans l’espace… Mais les qualités elles-mêmes de la peau (épaisseur, oxygénation…) ont évidemment leur part dans ces modifications.
C’est plutôt la transmission au niveau du système nerveux central qui peut être altérée. En effet, des études ont démontré une élévation du seuil de la douleur au niveau cutané.
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Françoise Amouroux
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