Si les effets secondaires cutanés de la radiothérapie sont actuellement très bien pris en charge par les équipes de radiothérapies, il existe toujours un risque de survenue de radiodermites pour lesquelles la vigilance s'impose avec l'application régulière d'une pommade cicatrisante associée à une photoprotection stricte de la zone irradiée.
Comme le remarque le Pr Marie-Thérèse Leccia, chef du service de Dermatologie, CHU de Grenoble, « l'émergence des thérapies ciblées a conduit à l'apparition de nouvelles dermatoses parfois sévères et très gênantes au quotidien et à une implication importante des dermatologues dans la prise en charge de ces patients ».
Les éruptions papulo-pustuleuses et folliculites particulièrement fréquentes avec les anti-EGFR nécessitent un traitement adapté et spécifique (corticoïdes locaux et cyclines per os).
L’inflammation périunguéale (périonyxis), également dûe aux anti-EGFR, très problématique pour se chausser et marcher, nécessite une prise en charge spécifique (bains de pieds, corticoïde local) avec notamment des soins de pédicurie adaptés.
Les thérapies anti-BRAF, prescrites dans le mélanome et certains autres cancers, sont très photosensibilisantes et nécessitent une photoprotection stricte avec des vêtements couvrants, une casquette, des lunettes de soleil, ainsi qu'un photoprotecteur à haut coefficient (IDP 50+) sur les zones découvertes.
Dans le mélanome, l'association d'un anti-MEK à un anti-BRAF a permis de réduire de façon importante le risque de photosensibilité. Néanmoins, souligne le Pr M-T Leccia, « la problématique de la photosensibilité reste toutefois suffisamment essentielle pour que le médecin généraliste conseille une protection solaire efficace. » Ces molécules sont également responsables d'éruptions cutanées non photo-induites parfois très gênantes.
Le développement des immunothérapies, comme l'ipilimumab et les anti-PD1 dans le mélanome, peut aussi entraîner des éruptions cutanées qui nécessitent une prise en charge spécifique (corticoïde local et réduction des doses du traitement et/ou fenêtre thérapeutique).
L'accompagnement psychologique est essentiel
Perte ou modification des cheveux, des sourcils, éruptions cutanées affichantes... ont un impact psychologique important et participent à la souffrance des patients traités pour un cancer. Outre le fait que la personne est atteinte d'une maladie grave, elle doit affronter une altération majeure de son image et le regard des autres. C'est une souffrance morale qui représente un facteur très important dans le combat contre la maladie et pour la qualité de vie de ces patients.
« Il est donc nécessaire d'accompagner ces patients, explique le Pr M-T Leccia, de les rassurer, en leur expliquant que même si le traitement va durer plusieurs mois, il sera possible de trouver ensemble des solutions pour qu'ils vivent cette situation le mieux possible, car la qualité de vie des patients est un facteur psychologique majeur pour la guérison. »
En principe, les centres de coordination en cancérologie des hôpitaux et les centres anti-cancéreux devraient être dotés de programmes d'accompagnement pour le bien-être de ces patients, qui ont montré leurs bienfaits dans de nombreux autres pays (sophrologie, relaxation, méditation, expression artistique, activité physique, échanges et rencontres...). Mais comme le regrette le Pr M-T Leccia « ces programmes d'accompagnement sont encore insuffisamment développés en France ».
Dr Martine ANDRE
D'après un entretien avec le Pr Marie-Thérèse LECCIA, Chef du service de Dermatologie, CHU de Grenoble
Comme le remarque le Pr Marie-Thérèse Leccia, chef du service de Dermatologie, CHU de Grenoble, « l'émergence des thérapies ciblées a conduit à l'apparition de nouvelles dermatoses parfois sévères et très gênantes au quotidien et à une implication importante des dermatologues dans la prise en charge de ces patients ».
Les éruptions papulo-pustuleuses et folliculites particulièrement fréquentes avec les anti-EGFR nécessitent un traitement adapté et spécifique (corticoïdes locaux et cyclines per os).
L’inflammation périunguéale (périonyxis), également dûe aux anti-EGFR, très problématique pour se chausser et marcher, nécessite une prise en charge spécifique (bains de pieds, corticoïde local) avec notamment des soins de pédicurie adaptés.
Les thérapies anti-BRAF, prescrites dans le mélanome et certains autres cancers, sont très photosensibilisantes et nécessitent une photoprotection stricte avec des vêtements couvrants, une casquette, des lunettes de soleil, ainsi qu'un photoprotecteur à haut coefficient (IDP 50+) sur les zones découvertes.
Dans le mélanome, l'association d'un anti-MEK à un anti-BRAF a permis de réduire de façon importante le risque de photosensibilité. Néanmoins, souligne le Pr M-T Leccia, « la problématique de la photosensibilité reste toutefois suffisamment essentielle pour que le médecin généraliste conseille une protection solaire efficace. » Ces molécules sont également responsables d'éruptions cutanées non photo-induites parfois très gênantes.
Le développement des immunothérapies, comme l'ipilimumab et les anti-PD1 dans le mélanome, peut aussi entraîner des éruptions cutanées qui nécessitent une prise en charge spécifique (corticoïde local et réduction des doses du traitement et/ou fenêtre thérapeutique).
L'accompagnement psychologique est essentiel
Perte ou modification des cheveux, des sourcils, éruptions cutanées affichantes... ont un impact psychologique important et participent à la souffrance des patients traités pour un cancer. Outre le fait que la personne est atteinte d'une maladie grave, elle doit affronter une altération majeure de son image et le regard des autres. C'est une souffrance morale qui représente un facteur très important dans le combat contre la maladie et pour la qualité de vie de ces patients.
« Il est donc nécessaire d'accompagner ces patients, explique le Pr M-T Leccia, de les rassurer, en leur expliquant que même si le traitement va durer plusieurs mois, il sera possible de trouver ensemble des solutions pour qu'ils vivent cette situation le mieux possible, car la qualité de vie des patients est un facteur psychologique majeur pour la guérison. »
En principe, les centres de coordination en cancérologie des hôpitaux et les centres anti-cancéreux devraient être dotés de programmes d'accompagnement pour le bien-être de ces patients, qui ont montré leurs bienfaits dans de nombreux autres pays (sophrologie, relaxation, méditation, expression artistique, activité physique, échanges et rencontres...). Mais comme le regrette le Pr M-T Leccia « ces programmes d'accompagnement sont encore insuffisamment développés en France ».
Une prise en charge adaptée pour minimiser les effets secondaires
- Gérer les problèmes unguéaux avec des pédicures, des podologues habilités à ces soins, afin que le patient puisse se chausser.
- Ne pas hésiter à orienter la personne vers le port d'une perruque pendant un certain temps.
- Le maquillage dermocosmétique du visage est très utile dans les suites de chirurgie et en cas de lésions et éruptions cutanées.
- La mise en place d'ateliers de maquillage dans certains services hospitaliers permet d'apprendre à se maquiller, ce qui change la qualité de vie au quotidien.
- Gérer les problèmes unguéaux avec des pédicures, des podologues habilités à ces soins, afin que le patient puisse se chausser.
- Ne pas hésiter à orienter la personne vers le port d'une perruque pendant un certain temps.
- Le maquillage dermocosmétique du visage est très utile dans les suites de chirurgie et en cas de lésions et éruptions cutanées.
- La mise en place d'ateliers de maquillage dans certains services hospitaliers permet d'apprendre à se maquiller, ce qui change la qualité de vie au quotidien.
Dr Martine ANDRE
D'après un entretien avec le Pr Marie-Thérèse LECCIA, Chef du service de Dermatologie, CHU de Grenoble
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