Herpès orofacial.
Le traitement d’une primo-infection herpétique orofaciale repose sur l’administration orale d’aciclovir (Zovirax 200 mgx5/j) pendant cinq à dix jours (utiliser la voie IV en cas d’impossibilité à recourir à la voie orale). Chez l’enfant la posologie est ajustée à la surface corporelle entre trois mois et deux ans (250 mg/m²/8 heures). Le valaciclovir constitue une alternative (Zélitrex 500 mgx2/j pendant 5 à 10 J).
Le « bouton de fièvre » peut également être traité selon un schéma simple par le valaciclovir (Zélitrex : 2 gx2 sur une unique journée, avec intervalle de 12 heures entre chacune des deux prises)
Un traitement antiviral topique peut être mis en œuvre dès la phase prodromique. L’usage d’aciclovir est généralement privilégié (Activir, Remex, Zovirax : appliquer la crème cinq fois par jour sur les lésions, pendant dix jours), mais d’autres antiviraux bénéficient de cette indication (ibacitabine : Cuterpès indiqué dans l’herpès labial récidivant ; docosanol : Erazaban indiqué dans le stade précoce de l’herpès labial). Ces traitements cutanés ne sont toutefois pas évoqués dans les Recommandations car leur bénéfice clinique reste limité (contrairement aux traitements locaux à visée ophtalmique).
Des mesures d’hygiène sont associées : l’application d’une solution antiseptique reste controversée mais l’application d’un écran solaire photoprotecteur est conseillée. Les lésions cutanées sont maintenues sèches afin de prévenir toute aggravation.
Herpès oculaire.
Le traitement d’un herpès oculaire relève de la consultation spécialisée : il associe une forme topique dans les localisations superficielles (Virophta en collyre, Virgan en gel, Zovirax en pommade ophtalmique, tous médicaments dont l’efficacité est démontrée par voie ophtalmique) à un traitement systémique par aciclovir ou valaciclovir toujours conseillé et souvent impératif (Zovirax 800 mg : 5 cp ou 5 doses réparties dans la journée pendant 7 jours).
Il ne faut jamais appliquer de corticoïdes isolément sur une lésion herpétique oculaire car l’immunodépression locale alors induite favorise l’aggravation de la symptomatologie infectieuse.
Herpès génital.
Le traitement d’une primo-infection ou d’une récurrence génitale repose également sur l’administration orale d’aciclovir (même schéma que précédemment), de valaciclovir (Zélitrex 500 mgx2/j pendant 10 J) ou de famciclovir (Oravir : premier épisode 250 mgx3/j pendant 5 J ; récurrence : 125mgx2/j pendant 5 J). Ce traitement s’accompagne d’une prise en charge de la douleur si besoin.
Herpès cutané disséminé.
Le traitement de l’herpès disséminé est réalisé par administration pendant 5 jours d’aciclovir (200mgx5/j). Le sujet contaminé ne doit pas poursuivre ses activités sportives jusqu’à complète cicatrisation des lésions.
Herpès et néonatalité.
Lorsqu’une primo-infection herpétique survient chez une femme enceinte dans le mois précédant l’accouchement, un traitement par aciclovir (200 mg x 5/j) est recommandé jusqu’au terme de la grossesse. Si l’infection survient avant le dernier mois, le traitement est identique à celui mis en œuvre en dehors d’une grossesse : 200 mg x 5/j pendant 10 jours puis 400 mg x 3/j d’aciclovir à partir de la 36e semaine d’aménorrhée et ce jusqu’à l’accouchement.
La présence de lésions herpétiques cliniques au moment du travail fait indiquer de façon systématique une césarienne, technique qui limite considérablement le risque de transmission de l’infection. Un herpès non traité dans le mois précédant le travail mais non symptomatique fait discuter l’intérêt de la césarienne : son rapport bénéfice risque est apprécié au vu du résultat des examens virologiques.
L’herpès néonatal est traité sans attente de la confirmation virologique - compte tenu de la gravité de la maladie - par aciclovir (20 mg/kg/8 heures en IV pendant 21 jours pour les formes neurologiques et disséminées, et pendant 14 jours pour les formes localisées). Ce traitement est également mis en œuvre dans toute situation suggérant une infection herpétique chez un nouveau-né (infection d’allure non bactérienne lorsque les parents ont des antécédents d’herpès).
Des mesures prophylactiques sont prises dans toutes les situations à risque pour éviter tout contact du bébé avec des lésions herpétiques (l’allaitement est bien sûr formellement contre-indiqué en cas de lésion herpétique mammaire ou mammelonaire chez la mère).
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Rappel clinique
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Françoise Amouroux
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