« Les portes sont en train de céder. » C’est avec un enthousiasme non dissimulé que Christian Grenier, président du groupement Népenthès a évoqué les évolutions réglementaires majeures qui vont, selon lui, ouvrir les vannes du numérique. Celui-ci prédit en effet depuis des années l’émergence d’un modèle de pharmacie digitale.
Le Congrès du groupement s’est tenu à quelques jours du lancement officiel du DMP. « Avec lui, c’est l’interprofessionnalité qui démarre, c'est l’élément clé pour permettre l’exercice coordonné d’un réseau de soins de proximité », explique-t-il. Le président de Népenthès a insisté sur l’importance de la mutation qui s’annonce, son caractère inéluctable.
Travailler le back-office pour gagner du temps
Cette mutation va pousser les pharmaciens à développer trois pôles d'activité, celle de professionnel de santé, qu’il va être de plus en plus, de commerçant, qui va au moins lui permettre de tenir durant cette transition, et de prestataire de services. Christian Grenier reconnaît que cela ne va pas être facile d’assurer ces trois métiers ensemble. Trois métiers où le numérique s’insère partout. Il faudra donc s’interroger sur le business model. Et qui dit business model, dit marges. Quelles seront les marges de demain ? Pas celles des médicaments vignetés voués à ne plus représenter grand-chose, mais celles liées aux honoraires, aux différentes prestations, à la marge commerciale et à toutes les nouvelles rémunérations présentes et à venir. Dans tous les cas, il faudra se réorganiser en pensant désormais services et conseil au comptoir au lieu de passer des heures sur la négociation des remises. « Certes passer un jour par semaine sur les achats à négocier les remises rapporte 10 000 € par mois, mais c’est autant de temps non passé au comptoir, et cela a un coût estimé à 50 000 € par mois environ », évalue Camille Yammine, directeur général de Népenthès.
Les dirigeants du groupement exhortent les adhérents à passer le moins de temps possible en back-office et notamment sur les achats afin d’orienter l’activité de la pharmacie vers son métier de professionnel de santé. Et à utiliser les outils digitaux à cette fin, y compris bien sûr ceux de Népenthès, comme la place de marché du groupe qui permet l’achat de nombreux produits auprès des laboratoires et autres fournisseurs, à des tarifs négociés par le groupement. Ils insistent également sur leur marque propre, « NEP », qui propose selon eux des produits de qualité à des tarifs négociés, là aussi en amont, avec un catalogue de 350 références.
Et Népenthès continue d’étoffer son offre sur cette plate-forme, en annonçant un partenariat avec Invacare, spécialiste du maintien à domicile (MAD). Il sera possible d’y trouver l’essentiel des produits de MAD, à l’exception des lits médicaux, trop lourds à gérer. Surtout, Népenthès va donner la possibilité aux patients de commander par le biais du site de la version B to C de la marque NEP (donc accessible aux patients) sous forme de click & collect, avec retrait et paiement à l’officine. Le groupement reçoit un courriel tout comme la pharmacie et s’assure que celle-ci dispose du produit en catalogue, à défaut, il le lui livre rapidement.
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