Portées davantage par les départs à la retraite que par les cessions et réinstallations, les ventes d’officines en 2018 dénotent un regain d’optimisme dans la profession, selon les dernières statistiques publiées par Interfimo.
Pour la quatrième année consécutive, le prix de vente moyen des ’officines s’affiche à environ 6 fois l’EBE (6,1 en 2018). C'est donc sur un marché mature que la nouvelle génération prend pied. Et la transition démographique est le principal moteur du marché des cessions. « La reprise des ventes d'officines en 2018 est en effet à rapprocher du nombre record de départs à la retraite enregistré par la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) : plus de 1 620 en 2018, soit 20 % de plus qu'en 2017 », analyse Jérôme Capon, directeur du réseau Interfimo, lors de la présentation de la 25e étude « Prix et valeurs des pharmacies »*.
Résultat, la société de financement a enregistré 1 580 mutations en 2018, soit 5 % de plus qu’en 2017, année qui avait elle-même bénéficié d’un rebond de 9 %. C’est dire si le marché s’anime autour d’une officine qui, paradoxalement, ne brille pas par la performance de ses indicateurs économiques. La légère hausse du chiffre d’affaires ne parvient pas à relever la marge brute globale. Tandis que, dans un contexte d’inflation et de hausse des salaires, l’EBE suit la même inflexion.
Interfimo indique cependant que, sur les dix dernières années, la situation des titulaires parvient à se stabiliser. La rémunération nette moyenne du titulaire se situe à 66 000 euros par an (67 000 euros en 2017), 60 % des rémunérations sont comprises entre 36 000 et 84 000 euros. Une stabilité financière confirmée par les données de la Banque de France qui révèlent que 60 % des officines bénéficient aujourd’hui d’une cotation positive, contre 53 % il y a encore dix ans.
Cette embellie ne doit pas faire oublier un paysage officinal en clair-obscur. Les disparités se creusent sur un marché où la taille de l’officine et sa localisation sont des facteurs déterminants pour la fixation des prix. Ainsi, alors que les officines d’un chiffre d’affaires inférieur à 1,5 million d’euros sont valorisées bien en deçà de la moyenne nationale, 20 % des transactions de 2018 concernaient des officines valorisées à un prix égal ou supérieur à 7,5 x l’EBE. Cette dispersion inquiétante du marché dessine une carte hexagonale contrastée entre les pharmacies du Grand Est valorisées en moyenne à 7,3 x l’EBE et leurs homologues bretonnes cédées en moyenne à 5,5 x l’EBE.
* Étude présentée le 11 avril 2019, réalisée en partenariat avec l'OCP et portant sur 950 officines.
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