Le président du Fonds actions addictions estime que les officinaux et les grossistes sont responsables de la faible diffusion du Prenoxad en ville, antidote des overdoses aux opiacés. Une remarque qui a soulevé l’indignation de pharmaciens.
Si le Prenoxad, disponible depuis juillet 2019 en ville, est très peu diffusé, c’est la faute aux officinaux et aux grossistes, selon le Pr Michel Reynaud, président du Fonds actions addictions, qui s’est exprimé dans l'« Huffington post ». Le spécialiste relève qu’un testing a montré que Prenoxad n’était présent que dans une pharmacie sur quarante et les deux tiers des pharmacies ne connaissaient pas ce produit. Il juge la procédure trop compliquée : « Les pharmaciens doivent commander le produit injectable directement au laboratoire, car il n’est pas référencé par les grossistes. »
Ces propos, repris par « Le Flyer » sur sa page Facebook, n’ont pas manqué de faire réagir les pharmaciens. M. S, installé à Toulouse, souligne le manque de connaissance de la distribution des médicaments du Pr Reynaud. « Tous les pharmaciens de France savent commander en direct des médicaments aux laboratoires, notamment auprès de CSP, dépositaire des kits Prenoxad et qui est déjà un fournisseur de la plupart d’entre nous », explique-t-il. D’autres officinaux, comme Mme S (Brest) déplore que la profession et les grossistes « soient montrés du doigt, pour un médicament qui semble, pour l’instant, n’être prescrit que par une poignée de médecins ! », avance-t-elle. M. G, pharmacien à Dijon, rappelle que « la profession est très majoritairement impliquée dans la réduction des risques. Nous délivrons depuis plus de 30 ans des médicaments codéinés à des usagers de drogues, du matériel d’injection stérile et des médicaments de substitution opiacée. Et nous délivrerons des kits naloxone quand les médecins les prescriront ou quand les usagers nous en demanderont sans ordonnance ».
Le Laboratoire Éthypharm a également apporté son commentaire au « Flyer ». M. K, explique que « la distribution des kits Prenoxad a été confiée à notre dépositaire CSP pour des contraintes réglementaires », mais que le laboratoire « réfléchit déjà à l’ouverture du canal grossiste, tout en sachant qu’il faudra l’aval de l’ANSM pour ce faire ». Enfin, M. K relève que « tous les jours, CSP honore des commandes de pharmaciens d’officine et hospitaliers. Dans la plupart des cas, cela se passe sans encombre ».
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