Le Quotidien du pharmacien. Depuis que le statut de courtier en médicaments a été inscrit au Code de la santé publique (CSP), est-il mieux connu des pharmaciens ?
Laurent Filoche. Non, pas du tout, alors que c'est une fonction qui est tout de même assez importante, surtout pour les groupements. Il y a une obligation légale de se déclarer auprès de l'ANSM pour être en règle, mais elle est très peu suivie. On estime à environ 350 le nombre de groupements en France et seulement 80 entreprises, pas uniquement des groupements qui plus est, figurent sur la liste des courtiers déclarés. Je pense que cela s'explique par la promotion plutôt négative qui a été faite de l'activité de courtier au moment de son introduction dans le CSP. On a dit alors qu'il s'agissait simplement d'une retranscription d'un article de droit européen, que cette mesure était imposée par l'Union européenne…
Les doutes qui entouraient la création de statut en 2013 se sont-ils confirmés depuis ?
Non, aujourd'hui ces questions n'existent plus. Cela n'a pas augmenté les achats transfrontaliers par exemple car aujourd'hui ce sont des entreprises spécialisées qui occupent ce terrain. Sur la question de la sécurisation du circuit du médicament, cela n'a rien changé non plus. Globalement, on ne peut pas dire que cette activité s’est vraiment développée en France au cours des dernières années. Elle l'est peut-être davantage dans d'autres pays européens, comme l'Allemagne, où le prix des médicaments est plus élevé que chez nous.
L'activité de courtier en médicaments peut-elle être amenée à évoluer dans les années qui viennent ?
Je pense au contraire que l'on se dirige vers un statu quo. Personne ne réclame l'évolution des règles encadrant cette activité. La situation, telle qu'elle est aujourd'hui, convient à l'État, je ne vois pas quelles modifications majeures pourraient être décidées dans un avenir proche. On voit bien que les autorités ne mettent pas la pression en tout cas, à ma connaissance l'ANSM n'a jamais procédé au moindre contrôle, par exemple.
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