Outre les médecins et les centres vaccinateurs, les pharmaciens peuvent en effet vérifier et valider la documentation des patients vaccinés ces derniers mois, afin de leur fournir ensuite le QR code nécessaire à l’obtention en ligne de leur futur pass européen. Ils ont obtenu, pour cela, une rémunération de 18 euros par certificat, qu’ils estiment justifiée en raison du temps et des compétences exigées par cet acte, même s’il est essentiellement informatique.
Les médecins, comme certains responsables politiques jugent, eux, ce montant scandaleusement excessif, et pour ne rien arranger, le ministre de la Santé, Jens Spahn, a annoncé il y a quelques jours que cet honoraire serait divisé par 3 le 1er juillet ! Selon lui, il devait être incitatif au début, mais maintenant que le système fonctionne, il n’a plus besoin d’être aussi élevé. Les pharmaciens, furieux, exigent de maintenir cet honoraire au moins tout l’été et accusent le ministre d’avoir cédé aux critiques émises sur son montant.
Toutefois, ils sont confrontés dans le même temps à une série de bugs et de plantages des logiciels, fournis par leur syndicat, qui leur permettent de préparer les certificats. Retards incessants, blocages de programmes, obligation de faire attendre très longtemps les patients, rien n’est épargné aux pharmaciens. Certains envisagent déjà de cesser cette activité et s’élèvent contre les choix techniques imposés par le syndicat, y compris à ses non adhérents. Après des débuts prometteurs, cette « nouvelle mission » qui devait illustrer les progrès de leurs compétences numériques semble donc se retourner largement contre une bonne partie des pharmaciens.