Éric Ruspini : candidat USPO
Installé en 1997 à Gerbéviller, non loin de Lunéville, en Meurthe-et-Moselle, Éric Ruspini termine actuellement son troisième mandat à l’URPS en tant que membre de la commission de contrôle de gestion. Ses deux mandats précédents s’étaient déroulés dans le cadre de l’ancienne URPS de Lorraine, dont il fut secrétaire adjoint. Président régional de l’USPO, ce pharmacien rural est très engagé dans la pharmacie clinique, qui « remet le pharmacien au cœur du système de soins ». Il se passionne aussi pour le développement interprofessionnel, et a créé dans ce cadre une maison de santé pluridisciplinaire (MSP) qui réunira bientôt 14 professionnels de santé de son secteur.
Pour lui, l’URPS doit avant tout « accompagner et encourager les projets menés au niveau de chaque territoire », encourager l’interprofessionalité et former les pharmaciens aux nouvelles missions. Elle doit se montrer proche des officinaux, la promotion de l’ancrage local faisant, selon lui, la force de sa liste. Toutefois, estime-t-il, lorsque des expérimentations locales ou régionales sont couronnées de succès, il faut les étendre plus rapidement qu’actuellement au niveau national.
Cette année, la liste USPO présente 10 nouveaux candidats sur 12, dont quatre femmes.
Christophe Wilcke, candidat FSPF
Quasiment né dans la pharmacie de ses parents à Spin court, dans le nord de la Meuse, Christophe Wilcke est devenu titulaire de cette officine en 2003. Il fut élu deux ans plus tard président de la Fédération de son département puis, en 2007, président de la Fédération de Lorraine et, en 2010, de l’URPS régionale. Celle-ci s’est « fondue » en 2015 dans l’URPS du Grand Est dont il est le président sortant et la tête de liste fédérale. Il mène une liste renouvelée de moitié, qui « passe le flambeau à des jeunes », le tout dans le respect de la parité. Sa liste garantit aussi l’équilibre entre les trois anciennes régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardennes. D’autant que les pharmacies d’Alsace et de Moselle disposent en raison du régime local, d’un statut particulier.
« Nous souhaitons accompagner les pharmaciens au quotidien, aussi bien face à la crise économique et sanitaire qu’en matière de formation et d’expertise », dit-il. Si la formation constitue l’un des objectifs majeurs de la liste, celle-ci a été conçue aussi pour que les dix départements de la région disposent tous d’un délégué à l’Union. En outre, poursuit-il, chaque candidat a une appétence particulière pour un domaine d’activité, que ce soit la pharmacie clinique, la formation, l’économie ou l’informatique, « même si nous sommes tous passionnés par l’ensemble de notre métier ».
Les listes des candidats
Liste USPO : Éric Ruspini, Sébastien Sautrot, Nadine Apter, René-Pierre Clément, Karine Perchet, Xavier Gérard, Guillaume Kreutter, Frédéric Mery, Delphine Maulini, Sophie Couaillier, Guillaume Paquin, François Monnet.
Liste FSPF : Christophe Wilcke, Claude Windstein, Jennifer Duchatel, Julien Gravoulet, Claire Cornelise, Florie Porcherot, Xavier Amiot, Jean Weisenhorn, Alexandra Gaertner, Sylvie Hosneld-Hatier, Yves Noizet, Emilie Dalla Costa.
Innover dans la pharmacie clinique et l’accompagnement du patient
Au cours du mandat écoulé, onze expérimentations (1) ont été menées dans la région Grand Est. Nombre d’entre elles incluent une formation des pharmaciens, une évaluation des travaux effectués et la rémunération des pharmaciens. Car, insiste le président de l’URPS, ces innovations ont aussi une dimension économique, elles contribuent à restaurer « la corrélation entre le temps économique et le temps professionnel » et conditionneront, à ce titre, « l’avenir de la pharmacie à la française ».
L’une de ces expérimentations, Médisis, a été conçue comme un programme d’accompagnement thérapeutique des patients, associant les pharmaciens du centre hospitalier de Lunéville et les officinaux du secteur, dans le but de prévenir les réhospitalisations de patients âgés. Pour cela, les patients concernés participent à deux entretiens avec les pharmaciens hospitaliers, puis trois ou quatre entretiens avec leurs officinaux habituels, les pharmaciens se concertant entre eux. Il s’agit notamment d’apprendre aux patients à repérer les signes qui doivent les alerter et à réagir, mais aussi de les aider à préparer leurs consultations auprès des professionnels de santé, présentielles ou en télémédecine. Le projet a fait l’objet d’un conventionnement « article 51 » (2) et sera prochainement étendu aux hôpitaux de Saint-Nicolas-de-Port, Haguenau et Colmar.
Autre initiative mise en œuvre au cours de ces cinq dernières années, « Pharmareco », un site de bonnes pratiques de dispensation alimenté par les officinaux, avec le concours du CHU de Nancy. Il aborde déjà 14 domaines, des troubles visuels à la constipation en passant par la BPCO ou le repérage de l’insuffisance cardiaque, présentés sous forme d’arbres décisionnels.
Enfin, le parcours Picto porte, lui, sur le suivi des chimiothérapies orales, en associant les pharmaciens hospitaliers, les officinaux via l’URPS et les oncologues. Les officinaux mèneront trois ou quatre entretiens rémunérés avec les patients, pour favoriser leur adhésion au traitement, améliorer leur qualité de vie et leur autonomie, et détecter précocement les effets indésirables.
(1) TROD angine Lorraine (qui a permis les travaux pour l’avenant conventionnel), PDA dans le cadre de Paerpa, entretiens pharmaceutiques ostéoporose SIOUX, campagne dépistage diabète, campagne sevrage tabagique, pharmacien référent EHPAD, téléconsultatoin dans l’Aube, entretiens chimiothérapie orale PICTO, Médisis, prévention des maladies vectorielles à tiques dans la Haute Marne et soins non programmés.
(2) À la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018.