L'étude − menée par des équipes du centre mémoire de ressources et de recherche du CHU de Saint Étienne (CM2R) et du service de gérontopsychiatrie de l'hôpital du Vinatier à Lyon − se concentre sur une population âgée, ayant des troubles psychiatriques et/ou cognitifs. Ce travail vise à connaître l'impact des stratégies d'adaptation psychologique (ou « coping »), mises en œuvre lors du premier confinement, sur la survenue d'un stress post-traumatique.
Au total, 118 patients ambulatoires, suivis pour des pathologies psychiatriques, y seront inclus jusqu'en avril prochain. Ils seront recrutés parmi ceux ayant été suivis en téléconsultation pendant le confinement lié au Covid-19. « En période de confinement, ces patients peuvent présenter des signes importants d’anxiété, rapporte le Dr Isabelle Rouch, épidémiologiste au CM2R du CHU de Saint-Étienne. Celle-ci pourrait perdurer une fois les mesures de confinement levées. Toutefois, nous pensons que ceux qui mettent en place des stratégies efficaces, centrées sur le problème plutôt que sur les émotions, pourraient avoir une anxiété moins importante que les autres. »
Pour la chargée du projet de recherche Steracovid, ces stratégies pourraient aussi avoir un effet protecteur sur la survenue d’un état de stress post-traumatique et ses conséquences sur la qualité de vie. « Certains facteurs comme les conditions de confinement, le type de personnalité, le style d’attachement et les événements de vie pourraient influencer le type de stratégies employé », souligne la chercheuse stéphanoise.
S’étalant sur un an, Steracovid sera mené en deux temps. Les patients seront d'abord interrogés, durant les consultations, sur leurs conditions de vie, leur vécu lors du confinement et les stratégies mises en place pour y faire face. Puis, ils seront sondés par téléphone, par un psychologue, au sujet des effets à long terme du confinement. Les résultats devraient être connus durant le premier semestre 2022.