Un poème publié en 1843 par Thomas Hood va ainsi : « No sun, no moon, no morn no noon (...) no fruits, no flowers, no birds, no bees, November ! ». Vous n'aurez pas de mal à le traduire car je n'en reproduis ici que le début et la fin, mais j'y repense aujourd'hui parce qu'il décrit fort bien notre novembre 2021. Il est même prémonitoire : notre mélancolie, aggravée par la saison, reflète aussi les attentats du 13 novembre 2015. Le cadre naturel de l'effort mémoriel est adapté : arbres effeuillés, « Les feuilles mortes (qui) se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi, tu vois, je n'ai pas oublié, (...) mais la mer efface sur le sable les pas des amants désunis ». À M. Hood répond Jacques Prévert qui berça mon adolescence en m'apportant un peu de lucidité. Vous allez me dire que nous avons tous assez de soucis comme ça et qu'il ne faut pas leur ajouter des préoccupations d'ordre poétique. Cependant, en l'occurrence, l'esthétisme apporte à l'inquiétude ou au scepticisme la douceur de la nature, certes parfois enragée, d'autres fois très calme, mais en cohésion avec nos sensibilités.
Humeur
La complainte de novembre
Par
Publié le 19/11/2021
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Article réservé aux abonnés
Richard Liscia
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : Le Quotidien du Pharmacien