Comme son nom l’indique, Uncaria tomentosa est un arbuste liane de la forêt amazonienne qui grimpe vers la cime des arbres atteignant les 30 mètres de haut.
La tige, couverte d’épines recourbées en griffes de chat (una de gato) à l’état jeune, porte des feuilles et des petites fleurs en capitules. L’écorce interne d’apparence fibreuse est récoltée pour son usage médicinal ; les prélèvements étaient si abondants que les Péruviens ont dû organiser et contrôler les récoltes pour éviter un appauvrissement du biotope.
Cette plante est sacrée chez les Ashanika et les Campo du Pérou. Les chamanes de l’Amazonie brésilienne et péruvienne traitent les troubles psychologiques. Elle est réputée réduire les inflammations, renforcer les défenses naturelles et soulager le cancer.
En médecine populaire sud-américaine, elle est utilisée pour traiter les infections virales, les ulcères gastriques, les diarrhées, l’asthme par voie orale et les blessures en application cutanée.
L’écorce de la tige renferme des alcaloïdes oxindoliques : uncarine, ptéropodine, spéciophylline, mitraphylline, rhyncophylline, des triterpènes (acide ursolique) et des stérols (bêta-sitostérol).
Les extraits d’écorce s’opposent in vivo à l’inflammation de la patte de rat induite par la carragénine et les tests in vitro montrent une inhibition de la production des médiateurs de l’inflammation comme le TNF alpha, la prostaglandine PGE2 et l’expression des cyclo-oxygénases COX-1 et COX-2. Une action antioxydante sur les membranes plasmiques a été montrée. Ces mêmes extraits protègent la souris d’une pneumonie aiguë induite par l’inhalation d’ozone. Chez des patients souffrant d’une polyarthrite rhumatoïde, un traitement chronique de l’extrait réduit douleur et inflammation. De plus, des extraits préviennent l’apparition d’un ulcère gastrique induit par des anti-inflammatoires. Ils possèdent des effets immunomodulateurs liés aux alcaloïdes : ils induisent l’interféron gamma et stimulent la libération de cytokines IL1 et IL6. Ils augmentent aussi le nombre de leucocytes chez des animaux en neutropénie traités par anticancéreux. La prise d’extraits renforce la réponse immunitaire après vaccination contre le pneumocoque.
Réduit les plaques amyloïdes.
Dans des modèles de la maladie d’Alzheimer chez des souris transgéniques prédisposées, les extraits réduisent les plaques amyloïdes dans le cerveau et augmentent la mémorisation à court terme. On observe une réduction de la neuro-inflammation.
La griffe de chat possède des effets antibactériens (vis-à-vis du staphylocoque doré et de Pseudomonas aeruginosa), antiviraux (vis-à-vis du virus de l’herpès, de la stomatite vésiculeuse et du rhinovirus 1B) et antifongique (vis-à-vis de champignons résistants aux antifongiques).
Des activités anticancéreuses conduisant à l’apoptose ont été objectivées sur plusieurs modèles cellulaires (gliomes, cancers pulmonaires, leucémies…).
La griffe du chat est intéressante comme immunomodulateur et comme anti-inflammatoire en respectant les doses recommandées.
Un tour du monde des plantes qui soignent, Afrique, Amériques, Chine, Outremer, Europe (2018) Fleurentin J. & Weniger B., Éditions Ouest France, 239 p.www.ethnopharmacologia.org