Au total, ont été analysés 254 échantillons chez 188 personnes de 19 à 81 ans ayant été infectées par le coronavirus et résidant aux États-Unis. Parmi ces échantillons, 43 ont été prélevés plus de six mois après l'infection. La majorité des patients ont présenté une forme légère de Covid, seuls 7 % d'entre eux ont dû être hospitalisés. « La répartition de la gravité des cas concorde avec la répartition générale de la gravité des symptômes parmi les cas de Covid-19 aux États-Unis », soulignent les auteurs.
Des cinétiques spécifiques à chaque composante
En analysant l'immunité mémoire de la réponse adaptative (immunité humorale, cellules B, cellules T CD4+ et CD8+), les auteurs ont constaté que « chaque composante de la mémoire immunitaire du SARS-CoV-2 présente une cinétique distincte ».
Les titres des IgG spécifiques de la protéine virale Spike étaient relativement stables, avec un modeste déclin observé six à huit mois après l'apparition des symptômes. « Il est bien connu que l’amplitude de la réponse en anticorps contre le SARS-CoV-2 est très hétérogène d’un individu à l’autre », précisent les auteurs. Entre cinq et huit mois, quasiment tous les individus étaient positifs pour les IgG ciblant la protéine Spike ou bien le domaine de liaison au récepteur (RBD) du virus.
Quant aux cellules B mémoires spécifiques de la protéine S, elles étaient présentes en plus grande quantité à six mois après l'apparition des symptômes qu'à un mois. « Des cellules B mémoires spécifiques de la protéine de Spike ou du RBD ont été détectées dans presque tous les cas de Covid-19, sans demi-vie apparente cinq à huit mois après l’infection », rapportent les auteurs.
Les cellules T CD4+ et CD8+ spécifiques du virus ont par ailleurs diminué légèrement avec une demi-vie de trois à cinq mois.
Des conclusions prudentes
Bien que la mémoire immunitaire soit la source de l’immunité protectrice à long terme, « il est impossible de tirer des conclusions directes sur l’immunité protectrice en se fondant sur la quantification des anticorps circulants, des cellules B mémoires et des cellules T, car les mécanismes d’immunité protectrice contre le SARS-CoV-2 n'ont pas été définis chez l’homme », relèvent prudemment les auteurs.
Il reste que les composants de la mémoire immunitaire ont été mesurés chez environ 95 % des sujets au-delà de cinq mois, « ce qui indique qu’une immunité durable contre une infection Covid-19 secondaire est possible chez la plupart des personnes ».