Le cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica) est un grand conifère au port majestueux doté d’une grande longévité pouvant atteindre le millénaire. Il est endémique au Maroc et en Algérie et forme de belles forêts dans l’Atlas entre 1500 et 2500 mètres d’altitude.
Au Maroc, le goudron obtenu par pyrogénation du bois de cèdre est utile pour étanchéifier les outres et en médecine traditionnelle il est pris par voie orale contre les gastrites et en application locale contre la teigne. En médecine vétérinaire, le goudron est appliqué dans les cas de dermatoses parasitaires et les affections cutanées. Ces usages étaient déjà mentionnés en médecine grecque au Ier siècle chez Dioscoride. La distillation de copeaux ou de bûchettes fournit une huile essentielle recherchée.
Le cèdre de l’Himalaya, Cedrus deodora, dont le nom est tiré du sanscrit davaduru, signifiant l’arbre des dieux, croît jusqu’à 2 400 m dans les montagnes himalayennes de l’Inde, de l’Afghanistan et du Pakistan. Les tiges et les racines sont distillées pour obtenir une huile essentielle utile contre les ulcères, la douleur et les infections cutanées.
Huiles essentielles anti-inflammatoires
Le plus emblématique est le cèdre du Liban, Cedrus libani à la forme conique dans sa jeunesse, mais au port étalé avec ses énormes branches horizontales. Les arbres ont été décimés depuis l’antiquité car ils servaient à la construction des temples au Moyen-Orient et en Égypte en raison de la qualité imputrescible de son bois grâce à l’huile essentielle qu’il contient. La résine et le goudron faisaient partie des ingrédients destinés à la momification dans l’Égypte antique. Son bois est également distillé pour l’obtention d’une huile essentielle.
Les huiles essentielles renferment des carbures sesquiterpéniques très originaux (α, β et γ himachalène) ainsi que des cétones α et β atlantone en proportions variables selon les espèces de cèdres distillés avec un rendement de 2,4 à 2,6 %. L’odeur est boisée, douce et lactée.
Ces huiles essentielles sont anti-inflammatoires en réduisant les médiateurs de l’inflammation, antioxydantes et analgésiques en agissant au niveau des sites récepteurs endocannabinoïdes. Elles sont antibactériennes, antifongiques, antivirales vis-à-vis du virus de l’herpès et insecticides rendant ainsi son bois imputrescible.
Plus originale est son action lipolytique car l’atlantone favorise le déstockage des graisses des adipocytes quand l’huile est appliquée localement. On a montré également un effet cicatrisant et insecticide contre les moustiques et les mites.
Cette huile essentielle sera conseillée diluée en application locale dans les affections cutanées comme l’eczéma, les démangeaisons, l’acné, les affections du cuir chevelu et la cellulite.
Ne pas confondre l’huile essentielle de cèdre avec l’appellation « huile essentielle de cèdre blanc » obtenue au Canada par distillation de Thuya occidentalis qui est neurotoxique et abortive.
Du bon usage de l’aromathérapie (2019) Fleurentin J., Editions Ouest France, 206 p. www.ethnopharmacologia