Le miracle de la Pentecôte

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Certains drames humains peuvent arriver sans mort, accident ni maladie… C’est le cas de cette fâcheuse mésaventure - rapportée par nos confrères de « Ouest-France » -, survenue à Alexia Nguyen Trung, jeune doctorante. C’était à la veille du lundi de Pentecôte. La jeune-femme venait de soutenir (brillamment) sa thèse de Docteur en science. Son titre ? « Odyssée d'Helicobacter pylori : itinéraires, rencontres, contacts ». En fait d’Odyssée, c’est celle de son ordinateur que la presse locale retiendra. Car la jeune-femme, épuisée par l’épreuve – venue de Cholet à Lyon pour la soutenance – reprend son train au terme d’une longue nuit de fête… Il est à peine 6 heures du matin. Alexia part d’abord pour Nantes. Un changement de train est prévu à Angers. Enfin chez elle, la jeune Docteure profite de ce jour férié pour se laisser sombrer dans un sommeil profond. Mais lorsqu’elle se réveille, vers 23 heures, elle réalise le drame. « Je suis descendue à Angers, pour rejoindre Cholet, où j’habite. Mais sans ma sacoche d’ordinateur, oubliée sous le siège voisin. J’étais tellement épuisée que je n’ai pas pensé à la prendre », a-t-elle témoigné. La valeur marchande du contenant lui importe peu, mais pas le contenu ! Sur son ordinateur se trouve l’intégralité des travaux de ses six années de recherche. Commence alors une course éperdue pour retrouver le précieux matériel. Avec l’aide de ses amis, Alexia multiplie les appels au secours sur les réseaux sociaux. Si elle ne retrouve pas l’objet, c’est six ans de travail acharné de perdus et il lui faudra repartir de zéro… ou tout abandonner. Car comble de malheur, la copie du disque dur qu’elle avait pris soin de faire était elle aussi dans la sacoche… au cas où. La bouteille à la mer ne donne rien que des messages de compassion. Mais l’ami d’Alexia ne lâche pas l’affaire. Il se rend directement à la gare de Nantes, terminus de la ligne et remue ciel et terre pour faire ouvrir le service des objets trouvés… fermé en ce lundi de Pentecôte. Est-ce les larmes de la jeune-fille, l’énormité de l’enjeu, l’énergie du désespoir ? Quoi qu’il en soit, lorsqu’elle a vu arriver l’agent SNCF brandissant son PC, c’est avec un sourire radieux qu’Alexia lui a ouvert les bras.

Didier Doukhan

Livre-Thèse