Les premiers bilans comptables révèlent un exercice sans précédent : en l’An 2 de la crise sanitaire, l’économie officinale a encore plus performé qu’en 2020. Ceci vaut tout particulièrement pour les pharmacies qui ont bénéficié des mesures inhérentes à la mise en place du passe sanitaire au cours de l’été : TAG et vaccination. Cette envolée a tout particulièrement profité aux officines moyennes, celles dont le chiffre d'affaires se situe entre 1,5 million et 2 millions d'euros, pourvu qu’elles disposent des ressources humaines nécessaires pour effectuer ces missions.
Cette explosion de la demande en TAG et vaccins se traduit par une marge qui progresse plus que le chiffre d’affaires, la partie « services », rémunérés en honoraires, augmentant de façon significative… Bien qu’ayant frôlé la surchauffe avec une explosion de la demande dans un contexte de ressources humaines très contraint, l’économie officinale tire son épingle du jeu.
In fine, les TAG et les vaccins auront été les principaux contributeurs de croissance du taux de marge globale de l‘officine. La profession pourra ainsi tabler a minima sur une hausse d’un, voire deux points, pour les exercices clos au 31 décembre 2021, dans les officines ayant eu une forte demande en tests et vaccins. Autre bénéfice, ce surcroît d'activité se reflète dans une augmentation de la marge en valeur qui, elle-même, contribuera à améliorer la trésorerie.
Un constat positif quand on sait combien la trésorerie constitue le point névralgique de l’économie officinale. En 2022, les titulaires auront tout intérêt à la préserver pour faire face aux diverses ponctions : remboursement du prêt garanti par l'État (PGE) ainsi que les échéances de l'emprunt et des charges sociales qui ont été reportées. Une trésorerie solide permettra également de préparer la sortie de crise et d’envisager des investissements pour consolider le positionnement de l’officine dans les nouvelles missions : aménagement d’un local de confidentialité plus spacieux, voire embauche de personnels.
Dans ce volet, la pénurie qui sévit sur le marché de l’emploi officinal pénalise aujourd’hui le développement de certaines missions. Pour autant, les titulaires seront bien avisés de ne pas céder à la surenchère. Car, une fois la crise passée, les embauches effectuées pourraient rapidement entamer la rentabilité de l’officine si elles ne s'avéraient plus justifiées. Les experts-comptables appellent à la prudence et conseillent par conséquent de bien suivre le ratio frais de personnel/chiffre d’affaires. Preuve s’il en faut que la crise a certes bouleversé les constantes de l’officine en matière d’activité et de répartition du réseau, mais que les fondamentaux de la gestion de l’entreprise demeurent inchangés.