Syndrome hémolytique et urémique

Les autorités lancent des investigations après une hausse de cas observée en février

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Publié le 04/03/2022
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Face à une augmentation du nombre de cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) et d'infections graves à Escherichia coli en février 2022, Santé publique France (SPF) et le Centre national de référence (CNR) E. coli (Institut Pasteur - Paris) ont lancé des investigations afin d’identifier une éventuelle source de contamination commune et mettre en place les mesures appropriées.
Attention aux aliments consommés crus

Attention aux aliments consommés crus
Crédit photo : Phanie

Rare (100 à 165 enfants chaque année), mais potentiellement grave, le SHU est une maladie infectieuse le plus souvent d’origine alimentaire, en lien avec une bactérie appartenant à la famille des E. coli. Une telle infection se manifeste par de la diarrhée accompagnée de sang, des douleurs abdominales et parfois de vomissements qui peuvent évoluer après une semaine environ vers une forme sévère de l’infection.

13 cas, dont un décès

Au 24 février 2022, SPF a identifié 13 cas de SHU liés à des bactéries E. coli dans cinq régions de métropole : Nouvelle-Aquitaine (cinq cas), Hauts-de-France (trois cas), Île-de-France (trois cas), Bretagne (un cas) et Pays de la Loire (un cas). Les enfants malades, âgés de 1 à 15 ans avec un âge médian de 8 ans, ont présenté des symptômes entre le 18 janvier et le 11 février. Un enfant est décédé.

SPF et ses partenaires mènent des investigations sur l’ensemble des cas de SHU pédiatriques signalés depuis le 1er janvier 2022, soit 31 cas à ce jour. Une enquête épidémiologique consiste à interroger les parents sur les expositions à risque de leurs enfants pour ce type d’infection, en particulier en termes d'aliments consommés, et le cas échéant, à tracer l’origine de ces aliments. Un volet microbiologique doit permettre d'identifier en parallèle la souche bactérienne ayant infecté chaque enfant et déterminer si ces souches présentent des similarités entre elles.

« À ce stade, l’investigation épidémiologique n’exclut aucune piste », indique SPF. Les enfants ont pu être infectés à la suite d'ingestion d'aliments contaminés consommés crus ou peu cuits, notamment les viandes hachées et des produits à base de lait cru, ou après avoir touché des animaux porteurs de la bactérie, ou encore, à la suite d'un contact avec une personne malade qui excrète la bactérie dans ses selles.

Une prévention simple

Comme pour toute toxi-infection alimentaire, la prévention passe par des règles d'hygiène : lavage systématique des mains avant la préparation des repas, lavage rigoureux des fruits, légumes et herbes aromatiques, séparation entre aliments crus et cuits, consommation rapide des plats cuisinés, lavage des ustensiles de cuisine et plans de travail. Enfin, les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, torrent, etc.).

Coline Garré

Source : Le Quotidien du Pharmacien