Selon une enquête réalisée par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et présentée le 17 septembre en ouverture du 4e congrès SPOT-Pharma*, plus de 75 % des officinaux ont acheté des TROD Covid. À raison de cinq tests par semaine pour 70 % d’entre eux, de cinq à dix tests pour 20 % et de dix tests ou plus pour 10 % des 1 500 pharmaciens ayant répondu à ce sondage. Le taux de positivité se situe en moyenne à 2 ou 3 %, note Gilles Bonnefond, président de l’USPO.
Le TROD Covid a aussi été l’occasion pour les pharmaciens de jouer pleinement leur rôle de professionnels de santé puisque 80 % d’entre eux ont été amenés dans certains cas à refuser d’effectuer le test et à orienter le patient vers un test RT-PCR en laboratoire. Les pharmaciens ont ainsi appliqué la règle rappelée par les experts au congrès Spot-Pharma, « le premier intérêt d’un test est de savoir à quoi il sert ! ». Dans le cas d'un TROD Covid positif, attestant donc d'une contamination passée, l’intérêt est de pouvoir écarter un test RT-PCR, les cas de recontamination étant rarissimes, souligne le Pr Alexandre Mignon, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Cochin (Paris). Le TROD Covid est aussi un précieux indicateur épidémiologique. En témoignent les informations récoltées sur la plateforme Covidia, mise en place par la fondation Pandem_IA. À ce jour, environ 1 600 pharmaciens ont participé, à l'initiative de l'USPO, à cette enquête qui livrera à terme une cartographie de la séropositivité Covid en France. « Elle sera à combiner demain avec les résultats des tests antigéniques », ajoute le Pr Alexandre Mignon, également fondateur de Pandem_IA.
80 % des pharmaciens favorables aux tests antigéniques
L’approche différenciante du dépistage devrait en effet s’accentuer grâce à l’arrivée prochaine des tests antigéniques. Un nouveau mode de dépistage rapide, facilement opérable, très attendu des intervenants de la conférence SPOT-Pharma. Aux tests RT-PCR de masse, très coûteux (au moins 50 millions d’euros par semaine), le Pr Vincent Maréchal, virologue, privilégie une stratégie par tests antigéniques « qui permettront de gagner du temps car ils pourront être pratiqués par des professionnels formés, médecins ou pharmaciens ».
Munis de cette panoplie, les pharmaciens seront en mesure d’orchestrer le dépistage, en fonction de l’historique du patient et de la présence ou non de signes évocateurs du Covid. 80 % des pharmaciens ayant répondu au sondage de l’USPO se déclarent prêts à réaliser les tests antigéniques dès qu’ils y seront habilités.
* L'ensemble des présentations est à retrouver sur le site spot-pharma.fr