* « Manet/Degas » au musée d’Orsay, un dialogue de quinze ans pour ces acteurs de la modernité, fait d’amitié et de rivalité. Édouard Manet (1832-1883) et Edgar Degas (1834-1917) se seraient rencontrés au début des années 1860 au Louvre, devant un tableau de Velázquez. D’origine bourgeoise, ils admirent Ingres et Delacroix, ne se forment pas aux Beaux-Arts mais respectivement chez Couture et Lamothe. Si Degas néglige au début le Salon, Manet y introduit le réalisme en 1863 avec « le Déjeuner sur l’herbe », qui lui apporte la reconnaissance. En 1865 « Olympia », une prostituée, y fait scandale, alors que la « Scène de guerre au Moyen Âge » de Degas passe inaperçue. Ils restent en théorie à distance de l’impressionnisme, mais y font allégeance.
Les deux peintres partagent l’expérience de la guerre de 1870, des entourages amicaux intellectuels, des sujets communs, les courses de chevaux, les cafés de la Nouvelle Athènes. Leurs nus féminins sont très réalistes. Mais pour Degas, c’est plus compliqué, comme en témoigne en 1868 «Intérieur », une scène de viol.
Ils ont une relation complexe. Manet avait découpé l'image de sa femme jouant du piano dans un portrait du couple que Degas leur avait donné en 1869. Source de brouille. « Il était plus grand que nous le croyions », déclare Degas à la mort de Manet et il possèdera 80 œuvres de ce dernier. Il lui survivra 35 ans, privilégiant le pastel et la sculpture du fait d’une mauvaise vue. (Jusqu'au 23 juillet, musee-orsay.com)
* « Pastels de Millet à Redon », également au musée d'Orsay, avec une centaine d'œuvres sur les 500 de la collection de l'établissement. Après son âge d’or au XVIIIe siècle, le genre connaît un renouveau à partir de la moitié du XIXe. Il envahit tous les secteurs de le création, la vie rurale avec Millet, la nouvelle société avec Degas, Monet, Caillebotte, Boudin, les scènes d’intérieur et de famille avec Mary Cassat, Helleu et Vuillard, l’intimité avec Degas, le paysage, les changements atmosphériques de Boudin, sans oublier et les symbolistes Levy Durmer et Redon. (Jusqu'au 2 juillet, musee-orsay.com)
* « Elliott Herwitt, une rétrospective » au musée Maillol. Né à Paris il y a 94 ans, Américain d'origine russe, membre de l’agence Magnum, Herwitt est l'un des photographes les plus créatifs du siècle, avec son humanisme, son humour et sa passion pour les chiens. Famille, mode, cinéma, publicité, architecture, portraits…. et chiens. Une vie autour du monde, en noir et blanc pour ses travaux personnels et en couleurs pour les commandes. (Jusqu'au 15 août, museemaillol.com)