PRODUITS MINCEUR, antifatigue, capillaires, hypocholestérolémiants, pour améliorer les défenses immunitaires, la vision… les Français recourent de plus en plus aux compléments alimentaires. Le chiffre d’affaires des ventes, en pleine expansion, s’élevait en 2013 à 1,353 milliard d’euros*. Selon l’étude INCA 2 (2007) menée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), 1 adulte sur 5 et 1 enfant sur 10 en consomment, au moins occasionnellement. Mais, très souvent, sans avoir conscience que ceux-ci peuvent, dans certaines conditions, les exposer à des risques. Or, en France, si la pharmacie reste le premier circuit de vente de compléments alimentaires (48 %), l’offre se diversifie, notamment sur Internet (21 %) et multiplie les risques. Dans ce contexte, l’ANSES a mis en place en 2010 un dispositif de surveillance a posteriori des effets indésirables liés à la consommation de compléments alimentaires, mais aussi à des aliments ou des boissons enrichis en substances à but nutritionnel ou physiologique (vitamines, minéraux, acides aminés, extraits de plantes, etc.), à de nouveaux aliments et ingrédients (extrait d’écorce de magnolia, gomme de guar, jus de noni, pulpe déshydratée de fruit de baobab) ou encore destinés à des populations particulières (prématurés, personnes âgées, sportifs…).
Levure de riz rouge.
Grâce à ce dispositif de Nutrivigilance, l’Agence a colligé 1 565 signalements d’effets indésirables provenant en majorité des professions de santé, dont les pharmaciens. 76 % étaient liés à la consommation de compléments alimentaires et 16 % à celle de boissons dites énergisantes. Ces effets, parfois graves, étaient essentiellement d’ordre hépatique, gastrique, allergique, neurologique et cardio-vasculaire. Les compléments minceur ont représenté 15 % des cas recevables impliquant au moins un complément alimentaire. Suivaient les compléments pour lutter contre la chute des cheveux et l’excès de cholestérol.
L’analyse des signalements a permis à l’ANSES de publier une dizaine d’avis concernant, par exemple, les risques liés à la présence de certaines substances comme la lutéine et la zéaxanthine. Trois avis récents portent sur :
- Les boissons dites énergisantes, et en fait « excitantes », à forte teneur en caféine, qui peuvent, quand elles sont associées à certains modes de consommation, générer des accidents cardiaques graves chez les consommateurs porteurs de prédispositions génétiques en général non diagnostiquées. L’ANSES recommande d’éviter de les associer à de l’alcool, de les prendre lors d’un exercice physique et de modérer la prise d’autres boissons caféinées.
- Les compléments à base de levure de riz rouge contenant des monacolines (substances proches des statines), censés aider à maintenir une cholestérolémie normale, qui expose au risque d’atteintes musculaires et hépatiques. Ils ne doivent pas être utilisés par des patients traités par statines ni par des personnes sensibles (femmes enceintes et allaitantes, enfants et ados, plus de 70 ans, gros consommateurs de pamplemousses, etc.).
- Les compléments contenant de la p-synéphrine, présente dans l’écorce d’orange amère et d’autres espèces de Citrus, qui allèguent une réduction de la masse grasse. L’ANSES estime que les apports ne doivent pas dépasser 20 mg/jour et recommande de ne pas les associer à de la caféine.
Ces avis n’ont pas conduit à des retraits mais incité certains fabricants à revoir à la baisse la teneur en caféine de leurs produits et la Direction générale de la consommation à augmenter le nombre des contrôles.
Par ailleurs, trois autosaisines sont en cours sur les compléments alimentaires « grossesse » (effets d’ordre endocrinologique et obstétrical), sur les compléments destinés aux sportifs, favorisant le développent de la masse musculaire ou la diminution de la masse grasse (tachycardie, arythmie AVC, tremblements, troubles anxieux, vertiges) et sur les compléments contenant de la spiruline. Des avis devraient paraître en 2015.
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