De l’immunité à la vitalité, en passant par l’amélioration du sommeil et le soulagement des coliques, les indications des compléments alimentaires chez les enfants ne cessent d'explorer de nouveaux champs d'action. Avec leur promesse d’une forme retrouvée et leur packaging attrayant, les compléments alimentaires sont consommés par près de 20 % d’enfants en France, d’après l’étude INCA3*. Pour rappel, ces produits se définissent comme des denrées alimentaires dont le but est de compléter un régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique. Ils sont pris par voie orale. Malgré leur forme galénique de type comprimé, gélule, ampoule, solution liquide ou poudre, les compléments alimentaires ne sont pas des médicaments car dépourvus d’action thérapeutique. Leur but n’est pas de prévenir ou de guérir une maladie mais de compléter l’apport en nutriments pour certaines catégories de la population : nourrisson, femme enceinte, personnes âgées… Les compléments alimentaires disposent uniquement d’allégations nutritionnelles ou de santé, les allégations thérapeutiques étant proscrites. Ils relèvent d’une réglementation européenne concernant leur fabrication et leur commercialisation
Une composition réglementée
Vitamines, minéraux, plantes, probiotiques, levures, ingrédients d’origine animale… d’une spécialité à une autre, la composition est variable. En France, les doses en vitamines et minéraux sont limitées par la réglementation et seuls les compléments alimentaires destinés aux enfants de plus de 3 ans sont autorisés.
Cependant et plus particulièrement chez les enfants, le risque de mésusage des compléments alimentaires est bien présent. Les apports s’ajoutant aux apports nutritionnels quotidiens ou avec l’emploi de plusieurs compléments alimentaires, le risque de surdosage augmente. AInsi, plusieurs cas d’hypercalcémie dus à un surdosage en vitamine D ont été reportés en 2021 chez des nourrissons recevant des compléments alimentaires à base de vitamine D.
Autre exemple ? Le surdosage chronique en fluor se manifestant par des dents ternes et tâchées chez les enfants et plus tard, par une fragilité osseuse.
Quand complémenter ?
De la naissance à la puberté, les besoins nutritionnels sont variables et sont couverts par une alimentation équilibrée et suffisante. Même les situations de régimes, composés de produits ultra-transformés ou faibles sur le plan densité micronutritionnelle, ne nécessitent pas une supplémentation systématique. Seuls les enfants soumis à des régimes végétaliens déséquilibrés, sans chair animale et sans produits laitiers peuvent souffrir de carences en vitamines et minéraux aux conséquences parfois très délétères.
Une exception officielle est à retenir : la supplémentation en vitamine D dès la naissance afin d’assurer une bonne croissance et de prévenir le rachitisme. Elle se fait par les médicaments, prescrits par le médecin ou le pédiatre, et non pas par les compléments alimentaires dont les posologies et les précautions d’emploi sont différentes. Attention à ne pas multiplier les produits destinés à d’autres indications (immunité, amélioration des symptômes digestifs) pouvant contenir également de la vitamine D et favorisant ainsi un potentiel surdosage.
Certains probiotiques peuvent être utilisés ponctuellement pour prévenir ou diminuer certains symptômes, notamment digestifs. Certaines souches, comme Lactobacillus reuteri, peuvent améliorer le confort digestif des nourrissons atteints de coliques. D’autres évitent la survenue de diarrhées pendant la prise d’antibiotiques (la levure Saccharomyces boulardii) ou réduire la durée de l’épisode diarrhéique (Lactobacillus rhamnosus, Lactobacillus casei…).
Des souches de probiotiques peuvent être retrouvées en association de vitamines et minéraux dans des compléments alimentaires agissant sur l’immunité et la vitalité. Ces produits sont fréquemment recherchés par les parents d’enfants fatigués ou régulièrement malades lors de la saison hivernale. L’automédication par les compléments alimentaires reste contre-indiquée chez les enfants en raison du risque de surdosage, notamment avec la vitamine A, la vitamine D, le fer et le fluor. La prescription relève ainsi de l’expertise d’un professionnel de santé, en cas d’infections chroniques ou de déficits biologiques en certains éléments, dont le fer, très fréquent chez les enfants. Seules les formules des compléments alimentaires sans additifs, sans sucre et bien tolérées doivent être conseillées, en respectant la posologie et la durée de prescription.
* INCA3 : étude Individuelle nationale des consommations alimentaires.
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