« LA CAMPAGNE de communication des industriels sur les médicaments génériques sera relayée dans les 10 000 officines membres de nos groupements », a annoncé Pascal Louis, président du Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine (CNGPO), lors de la présentation de l’opération par les laboratoires. Lancée aujourd’hui, cette vaste campagne (voir le « Quotidien » du 10 janvier) a pour objectif de restaurer la confiance des patients dans les médicaments génériques, très entamée par les nombreuses attaques subies l’an dernier. « En France, le taux de pénétration du marché par le générique n’est que de 25 %, alors qu’il est de 64 % en Allemagne, souligne Frédéric Collet, vice-président Affaires médicales, hôpital et biosimilaires au GEMME (Générique, même médicament) et président de Sandoz. La principale différence entre les deux pays réside dans le manque de confiance des Français envers ces médicaments », pointe-t-il. Une situation qu’il regrette, puisque les économies dues aux génériques sont de l’ordre de 35 milliards d’euros en Europe et de deux milliards en France en 2012. Grâce à l’accord tiers payant contre génériques, conclu entre les pharmaciens et l’assurance-maladie, le marché a néanmoins connu une belle progression en 2012. Il augmente ainsi de +14,8 % à fin novembre. Les industriels espèrent que leur campagne permettra de lever les freins à la substitution afin d’accroître encore ce chiffre.
Campagne d’utilité publique.
L’opération de communication insiste donc sur l’équivalence entre les génériques et leurs médicaments d’origine, en cinq messages d’affiche et six spots radio, avec un slogan commun : les génériques, ça devrait être systématique !. « L’objectif est d’interpeller les patients, les pouvoirs publics et les professionnels de santé sur les réalités du médicament générique et de répondre aux principales interrogations du grand public sur le sujet », explique Frédéric Collet. La campagne sera déclinée en 200 panneaux affichés dans les métros et RER, dans divers journaux aussi bien dans la presse quotidienne avec « Le Figaro », « Libération », « Le Parisien », « Le Monde », « Le Progrès », mais aussi magazine, avec « Le Nouvel Observateur », « L’Express », « Le Figaro magazine », « Paris Match », « Le Point », la presse féminine avec « Femme actuelle » et la presse santé avec « Santé magazine » et « Top santé ». La presse professionnelle médicale et pharmaceutique relaiera également les annonces. À la radio, 300 messages de quinze secondes sont prévus, soit une vingtaine de messages par jour, sur NRJ, RTL, RMC et France Inter. Enfin, sur Internet, des bannières seront publiées sur des sites d’actualité comme lemonde.fr, lefigaro.fr ou libération.fr, sur des webradios ou encore sur des sites santé comme doctissimo.fr et aufeminin.com. Frédéric Collet se félicite du fait que cette campagne intervienne après la publication des rapports de la Mutualité Française, de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), de l’Académie de pharmacie et de l’Agence du médicament (ANSM), qui prenaient tous la défense du générique et incitaient à le développer. « C’est une campagne d’utilité publique », estime-t-il. Initiée par l’ensemble des laboratoires de génériques, elle a coûté 1 million d’euros, répartis entre tous les acteurs. Les industriels n’excluent pas une deuxième, voire une troisième vague de communication après cette première campagne de trois semaines. « Et si les pouvoirs publics souhaitent la reprendre, nous y sommes tout à fait favorables », annonce Frédéric Collet. En attendant, tous les pharmaciens, groupés ou non, sont invités à la relayer auprès de leurs patients.
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