FRÉMISSANT. Le marché des produits selfcare - non prescrits, non remboursés et vendus exclusivement en officine - semble avoir retrouvé le chemin de la croissance en 2014. Avec des ventes en progression de 0,8 % et un chiffre d’affaires en hausse de 2,1 %. Mais aussi avec des disparités entre les trois segments principaux. Alors que les compléments alimentaires enregistrent une nette progression en volume (7,1 %) et en valeur (6,4 %), tout comme les dispositifs médicaux (5,8 % pour les ventes et 6,3 % en chiffre d’affaires), « en raison de nombreuses innovations », les médicaments non remboursés et vendus sans prescription sont toujours à la traîne. Forts de 462 millions d’unités vendues et de 2,115 milliards d’euros de chiffre d’affaires, ils continuent d’enregistrer une baisse en volume (-0,7 %) comme en valeur (-0,4 %). Une contre-performance d’autant plus dommageable pour le marché des produits selfcare que l’automédication représente plus des trois quarts des volumes (77,2 %) et près des deux tiers du chiffre d’affaires total (61,2 %).
Optimisme.
En considérant que « la baisse du marché de l’automédication est moins importante que l’année passée », le président de l’AFIPA, Pascal Brossard se veut pourtant optimiste. Outre « une tendance du marché de l’automédication (-3 % en 2013 et -0,4 % en 2014) similaire à celle du marché des médicaments de prescription (-3,5 % en 2013 et -0,1 % en 2014 », il s’attache d’ailleurs à souligner « les bonnes performances des produits de prescription médicale facultatives (PMF) remboursables qui, avec 192 millions d’unités dispensés et 481 millions d’euros de chiffre d’affaires généré ont enregistré une croissance de +2,4 % en volume (-2,7 % en 2013) comme en valeur (-2 % en 2013) ». Mais les médicaments de PMF remboursables ne pèsent respectivement que 41,5 % des ventes du marché de l’automédication et… 22,75 % de son chiffre d’affaires. Avec 270 millions d’unités vendues et 1,634 milliard d’euros de chiffre d’affaires, l’OTC strict peine toujours à séduire les Français (-2,9 % en volume contre -4,9 % en 2013 et -1,1 % en valeur contre -3,3 % en 2013).
Pascal Brossard appelle de ses vœux de « nouveaux délistages qui permettraient de mieux définir le panier de soins et ainsi de savoir ce qui relève de la collectivité et ce qui dépend de la responsabilité individuelle ».
La grève des médecins dope le marché.
Les données du marché collectées en décembre semblent donner raison à Pascal Brossard. « Le mouvement de grève des médecins a engendré un transfert des consultations du généraliste vers le pharmacien pour le traitement des cas bénins », explique le président de l’AFIPA. Le marché de l’automédication a ainsi connu un véritable retournement sur le dernier mois de l’année et a même « établi un record depuis dix ans », la grève des médecins y ayant contribué à hauteur de 8,2 millions d’euros.
De là à considérer que le déremboursement des médicaments indiqués dans le traitement des pathologies courantes « permettrait de désencombrer les cabinets médicaux et les services d’urgence qui pourraient ainsi se concentrer sur les cas les plus graves et le suivi des maladies chroniques », il y a un pas que le président de l’AFIPA n’hésite pas à franchir.
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