« NOUS SOUHAITONS ouvrir une nouvelle période offensive d’investissement sur le sol français » et « de relocalisation d’activité ». Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a en effet appelé les industriels de la santé à entrer dans un accord « donnant-donnant » avec l’État, à l’issue d’une réunion du comité stratégique de la filière des industries et technologies de santé à Lyon, en marge du Forum Biovision. Un appel du pied repris par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui coprésidait la réunion avec Arnaud Montebourge et Geneviève Fioraso, ministre de la Recherche : « La recherche privée se fait de plus en plus à l’étranger », une tendance qu’il « faut inverser », à l’heure où les restructurations massives de l’industrie pharmaceutique européenne menacent l’emploi, dans un secteur qui compte 200 000 collaborateurs et génère plus de 100 000 emplois indirects. En contrepartie de relocalisations d’activité – notamment de « la matière première des molécules partie à des milliers de kilomètres de la France » – et d’une meilleure transparence sur l’origine des lieux de production des médicaments, l’État s’engage à travers des investissements d’avenir, le pacte de compétitivité, la commande publique et l’aide à la recherche (procédures simplifiées).
Les appels des ministres ont été reçus positivement par les représentants des industries de santé, que ce soit Marc de Garidel, président du G5 Santé, ou Christian Lajoux, président de la Fédération des industries de santé (FEFIS), ce dernier attendant désormais « des plans d’actions précis ». Rendez-vous a été pris début juin pour affiner des propositions d’un « contrat de filière » dont l’objectif est « d’améliorer la qualité du service au patient ». Cela passe notamment par l’accroissement de « l’attractivité de la France comme lieu de recherche, développement et production », la promotion du « leadership français en matière d’innovation médicale », la « solidarité de filière » par la multiplication des « partenariats publics-privés », une plus grande « participation de la France dans les essais cliniques » et la conquête de « nouveaux marchés à l’exportation ». D’autres pistes ont été évoquées comme la lutte contre la contrefaçon ou le développement de la bio-production.
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