L’ANGLO-SAXON ou le « nippon » ? Hervé Gisserot ou Patrick Errard ? Le président de GSK France ou le directeur général de la filiale française du laboratoire japonais Astellas Pharma ? Le choix du successeur de Christian Lajoux à la présidence du Leem semble binaire puisque seuls deux candidats se sont déclarés. L’élection aura lieu le 4 décembre par le conseil d’administration du syndicat patronal de l’industrie pharmaceutique.
Mais au-delà des formules de circonstance, peu de différences fondamentales opposent les deux prétendants. À l’occasion d’un débat, ils ont exposé une vision proche. Dans une période d’austérité économique, et d’efforts considérables réclamés au secteur du médicament (1 milliard d’euros dans le PLFSS 2013), c’est bien la même ambition que les deux hommes partagent pour définir le cap politique du Leem, au cours des deux prochaines années.
Stratégie offensive.
Fort de son expérience européenne et internationale, Hervé Gisserot, 48 ans, entend « redéfinir la place du médicament dans l’équilibre général des comptes sociaux nationaux, favoriser l’accès des patients à l’innovation thérapeutique et redonner à la France les moyens d’être une terre de compétitivité ».
S’appuyant sur son expérience au sein des commissions du Leem, Patrick Errard, gastro-entérologue de 54 ans, défend le triptyque « attractivité de la France, soutien à la politique industrielle et développement de l’emploi ». Dans les deux cas, l’enjeu est de renforcer les atouts français dans la compétition mondiale.
Pour Hervé Gisserot, cette stratégie offensive de l’industrie du médicament nécessite « l’organisation d’états généraux de la santé autour du parcours de soins, afin que l’ensemble des acteurs se mobilisent pour reconnaître au médicament sa véritable valeur ajoutée ». Quant à Patrick Errard, outre « la nécessaire adaptation de la fiscalité », il défend l’idée d’« une cartographie réalisée à partir de l’observatoire de métiers afin de soutenir la production, de recenser les besoins des employeurs et de défendre les PME ».
Force de propositions. Bien qu’ils semblent tous deux décidés à « changer de paradigme en faisant du Leem une réelle force de propositions », l’un et l’autre se montrent peu diserts sur les moyens précis à mettre en œuvre, à l’exception du Comité stratégique des industries de santé (CSIS) qu’ils veulent tous deux relancer.
Patrick Errard se déclare favorable à la transformation de cette structure en « taskforce élargie aux dispositifs médicaux, à l’imagerie médicale, à l’OTC... ». Dans la même veine, Hervé Gisserot affiche sa volonté d’entrer dans la logique « d’un contrat pluriannuel entre les pouvoirs publics et l’industrie pharmaceutique afin de redonner de la lisibilité aux entreprises du secteur de la santé ».
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