Le journaliste Hugo Clément était sans doute encore étudiant lorsque le sort des médicaments non utilisés a été officiellement réformé. Soit, mais ce n'est pas une excuse… Dans le documentaire « Médicaments : la bombe à retardement » qu'il a réalisé et qui sera diffusé lundi prochain sur France 5, il aborde plusieurs aspects de la vie du médicament et se penche notamment sur son recyclage. Mais sans doute aurait-il du « bosser » un peu plus le sujet… « J’ai toujours rapporté les médicaments que je n’utilisais pas à la pharmacie pour qu’ils soient recyclés, sans jamais me demander ce qu’ils devenaient. Notre enquête est partie de là : nous avons suivi les pilules que l’on dépose chez le pharmacien, prises en charge par Cyclamed. Nous avons découvert que les médicaments ne sont pas réutilisés mais qu’ils sont brûlés dans les mêmes incinérateurs que nos ordures ménagères ! C’est-à-dire que si je les avais jetés à la poubelle dès le départ, le résultat aurait été exactement le même », confie-t-il dans un éditorial en forme de teasing. Découvert ? Alors que depuis 2009, la redistribution des MNU à des fins humanitaires est formellement interdite en France ? « Aujourd’hui, les associations humanitaires se fournissent auprès des entreprises en médicaments neufs et adaptés aux besoins » rappelle ainsi Cyclamed sur son site.
Continuer de rapporter les MNU en pharmacie
L'association, qui a eu connaissance de l'émission en amont de sa diffusion, a souhaité repréciser le rôle de la filière. Oui, les médicaments non utilisés sont bien « détruits par incinération » dans des « unités de valorisation énergétique (UVE) pour ordures ménagères conformément à la réglementation ». Et sachant qu’environ 35 % des ordures ménagères sont encore enfouies en France, « avec tous les risques potentiels de pollution des eaux de surface ou souterraines », la filière Cyclamed garantit que les MNU seront bien incinérés et valorisés. Et l’éco-organisme de renouveler son message à l'attention des Français : « il est essentiel que nos concitoyens continuent de les rapporter en pharmacie car nos poubelles d’ordures ménagères sont régulièrement fouillées, avec tous les risques encourus de détournements, d’utilisations inadaptées et de circuits parallèles de revente dangereux ».
Parce qu'elle gère et finance à 100 % le dispositif, et cela uniquement grâce aux « cotisations versées par les industriels du médicament », Cyclamed rappelle que l’élimination des MNU rapportés à l’officine n’est « pas à la charge des collectivités locales et donc des particuliers dans le cadre de la taxe d’ordures ménagères que chaque administré paye ».
Au terme de cette mise au point, Cyclamed réitère son encouragement à poursuivre ce « geste écocitoyen » de rapporter ses MNU à la pharmacie. Car, décidément non, jeter ses médicaments « à la poubelle dès le départ » ne revient pas au même !
* « Sur le front » diffusé le 14 novembre sur France 5.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %