Dans ce cadre, la Société française de pharmacie clinique (SFPC) s’appuie sur le plan pharmaceutique personnalisé (PPP) qu’elle a écrit et validé en 2018. Celui-ci combine suivi thérapeutique, bilans médicamenteux, entretiens pharmaceutiques ciblés, conciliation d’entrée et de sortie et consultations ambulatoires.
Le but de ce PPP est de renforcer l’adhésion des patients transplantés à leurs traitements, car si 70 % d’entre eux y adhèrent correctement, ce n’est pas le cas des 30 % restants. En renforçant leur suivi, notamment via l’officine, les responsables de GRePH estiment que le taux d’adhésion pourrait atteindre 80 % et augmenter ainsi la survie des greffons et des patients à long terme. En parallèle, une étude médico-économique sera réalisée pour évaluer l’efficience du PPP.
Un double suivi
Comme le résume Éric Ruspini, pharmacien rural en Lorraine, trésorier adjoint de la SFPC et, par ailleurs, président de l’USPO Grand Est, ce PPP cogéré par l’hôpital et l’officine permet un double suivi mené en partenariat entre les deux pharmaciens impliqués. Le recrutement des patients étant par nature hospitalier, ce sont les pharmaciens des établissements concernés qui incluront les patients dans l’étude et qui prendront ensuite contact avec les officinaux qui les suivent en ville. Une quarantaine de patients sont déjà intégrés dans cette étude et cette coopération ville-hôpital ; leur nombre va maintenant progresser régulièrement.
Le pharmacien hospitalier présentera le déroulement de l’étude à son confrère officinal, et lui fournira des documents de travail, dont des fiches synthétiques et un e-learning. Le pharmacien d’officine devra être attentif à l’adhésion du patient et lui rappeler, au besoin, les modalités de prises des immunosuppresseurs et les règles hygiénodiététiques. Le patient bénéficiera de trois entretiens pharmaceutiques officinaux, pour lesquels le pharmacien touchera une indemnité de 100 euros versée par son URPS-pharmaciens.
« Ne soyez donc pas surpris si des confrères hospitaliers vous appellent ces jours-ci à ce sujet », conclut M. Ruspini, qui souligne combien la mobilisation des officinaux autour de ce projet correspond parfaitement à la philosophie de la pharmacie clinique : « elle n’est pas là pour dire « tu dois faire ceci ou cela », mais pour expliquer et dialoguer avec le patient afin qu’il comprenne vraiment l’intérêt d’une bonne adhésion aux traitements et protocoles qui conditionneront l’avenir de sa santé », ajoute-t-il.
* Brest, Marseille, Montpellier, Nantes, Poitiers, Reims, Rennes, Strasbourg, Toulouse et Tours.