En 200 tableaux, l’exposition « l’Âge d’or de la peinture danoise », au Petit Palais, révèle ce qui fait la spécificité de cette école et surtout d’un style sans équivalent dans l’Europe de l’époque.
Le XIXe siècle, un âge d’or artistique pour le Danemark, alors que le pays perd, à la suite de guerres, la Norvège et le Schleswig-Holstein ? Oui, grâce au renouveau artistique de l’Académie royale initié par le peintre Christoffer Eckersberg (1783-1853), qui forme une nouvelle génération d’artistes, Christen K bke, Martinus R rbye, Constantin Hansen. Lesquels trouveront leur public auprès de la cour et d’une bourgeoisie aisée, surtout après la création de la monarchie constitutionnelle en 1848.
Formé à l’Académie royale, le médaillé d’or Eckersberg vient étudier en France dans l’atelier de David, puis s’installe à Rome avec son ami Bertel Thorvaldsen, le grand sculpteur danois rival du très fameux Canova. Dans cet environnement international, il s’adonne à la peinture de plein air, à l’observation de la lumière et à la recherche de l’instantanéité.
De retour à Copenhague à l’Académie, il s’attache aussi à une formation classique, la peinture d’histoire, pour des artistes qui progressivement feront de leur atelier un lieu d’émancipation.
Le goût est alors à des œuvres de petites dimensions, des portraits individuels ou de famille, avec une prédilection pour ceux des enfants, des vues urbaines, des scènes de la vie quotidienne. Les nouveaux médaillés d’or partent eux aussi en Italie et y découvrent un espace de liberté avec leurs nombreuses pochades.
À leur retour, se développe le scandinavisme, mouvement prônant l’union des pays scandinaves. Proches de la communauté scientifique, les peintres posent un nouveau regard sur la nature qui les entoure, avec un très grand intérêt pour la botanique, la géologie, la météorologie, qu’Eckersberg enregistrait tous les jours pour l’étude de ses nuages.
Un regard réaliste avec une attention aux détails et à la lumière. Les sujets les plus ordinaires de campagne, de lacs ou de fjords sont revisités avec de nombreux détails, de nouveaux cadrages, des contre-plongées, des vues de fenêtre
Le rêve et le désir
Au musée du Luxembourg, l’exposition « Man Ray et la mode » présente des photographies associées à quelques modèles de haute-couture, des documents audiovisuels sur la mode des années 1920-1930 et des revues de mode.
Man Ray (1890-1976) ne voulait pas être photographe de mode, il voulait être peintre. Mais lorsqu’il arrive à Paris de son Amérique natale, en 1921, sur les conseils de Marcel Duchamp, qui lui présente le tout-Paris, c’est pour gagner sa vie qu’il commence avec succès à faire des portraits mondains qui sont publiés dans la presse.
Avec beaucoup de réalisme, Man Ray présente les mannequins au visage stylisé habillés par Lanvin, Worth lors de l’exposition internationale des Arts décoratifs de 1925. Après Kiki de Montparnasse, c’est Lee Miller, sa nouvelle compagne, qu’il photographie pour « Vogue ». Au cours des années 1930, très actif chez les surréalistes, il bénéficie du développement de la presse et de commandes publicitaires (les célèbres « Larmes » réalisées pour un mascara). Sous contrat avec « Harper’s Bazaar », aux mises en page novatrices, il donne à la photographie de mode ses lettres de noblesse, avec ses recadrages, ses jeux d’ombres et de lumière, ses atmosphères étranges et une grande maîtrise technique (solarisations, colorisations). Il y apporte le rêve et le désir.
– petitpalais.fr – museeduluxembourg.fr