Comme l'activité, la rémunération des titulaires fait preuve de stabilité pendant la crise sanitaire. L'étude Fiducial* relève ainsi que les gérants et les cogérants ont gagné en moyenne 56 379 euros en 2020, un montant légèrement en retrait par rapport à la somme de 56 518 euros perçue en 2019.
Globalement, la situation financière de la profession s'améliore puisque 62 % des titulaires, et non plus 68,75 % comme en 2019, perçoivent moins que la moyenne. La moitié (52 %) gagne entre 35 000 et 61 000 euros. 19 % de gérants d'officine sont rémunérés entre 61 000 et 87 000 euros, 12 % au-delà de 87 000 euros. Ils sont 2 % de plus qu'en 2019, soit 6 %, à gagner plus de 113 000 euros par an. Bonne nouvelle, le nombre de bas revenus se réduit de 3 %, mais 17 % de ces chefs d'entreprise perçoivent encore une rémunération inférieure à 35 000 euros.
Les centres-villes touchés
En ce temps de crise, la rémunération est plus que jamais liée à la typologie de l'officine. Mais, surprise, l'impact le plus important concerne les titulaires d'officine d'un chiffre d'affaires supérieur à 2 millions d'euros. Ils perdent en moyenne 4 633 euros pour ne plus toucher que 69 352 euros en 2020. Cet infléchissement est principalement dû à la présence, dans cette catégorie, de nombreuses pharmacies de centre-ville, privées de leur clientèle de passage pendant l'épidémie. A contrario, leurs confrères de pharmacies plus modestes (chiffre d'affaires situé entre 1,5 et 2 millions d'euros), implantées dans les quartiers et les zones rurales ont vu leur rémunération augmenter de 1,65 % à 59 221 euros, soit près de 3 000 euros de plus que la moyenne de la profession.
Les produits « Madelin » plébiscités
Les analystes de Fiducial notent par ailleurs que les cotisations obligatoires et facultatives des titulaires régressent. « Elles ne représentent plus que 2,11 % du chiffre d’affaires hors taxes en 2020 contre 2,23 % en 2019 », relèvent-ils. En revanche, les gérants et cogérants sont de plus en plus nombreux à recourir à la couverture d’assurance « Loi Madelin » qui regroupe les mutuelles complémentaires, les garanties d’incapacité de travail et les retraites complémentaires.
Cette option fait désormais quasiment l'unanimité : 89,78 % des titulaires y ont souscrit contre 87 % l’année dernière. Plus nombreux, les titulaires consacrent aussi davantage de moyens à ces cotisations facultatives. Selon les experts-comptables, elles atteignent ainsi 0,48 % du chiffre d’affaires hors taxes, soit 0,04 point de plus qu’en 2019. En valeur brute, ce montant alloué à la protection « Loi Madelin » s’élève en moyenne à 7 854 euros, soit 12,23 % de plus qu’en 2019.