La prise en charge thérapeutique de la RCH vise à obtenir une rémission clinique prolongée sans corticoïde et une cicatrisation des lésions à la fois endoscopique et histologique. Elle repose sur différentes lignes de traitement qui associe initialement des traitements conventionnels, topiques ou oraux (5-aminosalicylés, corticoïdes, immunosuppresseurs), puis les traitements biologiques comme les anti-TNF alpha. Or, parmi les patients traités par anti-TNF 2/3 seraient en échec primaire et 30 % en échec secondaire à un an.
Stelara (ustekinumab) est le premier inhibiteur d’interleukines (IL), ciblant les IL-12 et IL-23, à obtenir une autorisation de mise sur le marché dans la RCH. Il représente une nouvelle option thérapeutique avec un mécanisme d’action différent de celui des autres médicaments indiqués dans cette pathologie. « Il a déjà prouvé son efficacité dans les maladies inflammatoires chroniques rhumatologiques et dermatologiques, rappelle le Professeur Laurent Peyrin-Biroulet, gastro-entérologue hépatologue au CHRU de Nancy. Cette molécule est déjà disponible pour la maladie de Crohn depuis plusieurs années et c’est la première fois que nous pourrons l'utiliser pour le traitement de la RCH. »
Une cicatrisation endoscopique et histologique
L’efficacité et la tolérance de l’ustekinumab dans cette nouvelle indication ont été évaluées dans le cadre du programme pivotal de phase III UNIFI mené chez des patients ayant présenté une réponse inadéquate ou une intolérance aux traitements conventionnels ou aux agents biologiques. La décision d’extension d’indication repose deux études multicentriques, randomisées, comparatives versus placebo et en double aveugle : une étude d’induction (UNIFI-I) de 8 semaines suivie d’une étude d’entretien (UNIFI-M) de 44 semaines. À la semaine 8, le pourcentage de patients ayant présenté une rémission clinique est significativement plus élevé dans le groupe ustekinumab 6 mg/kg que dans le groupe placebo. À la semaine 44, le taux de rémission clinique sans recours aux corticoïdes est aussi significativement plus élevé pour les groupes traités par l’ustekinumab (environ 95 % des patients). Cette différence d’efficacité est aussi statistiquement significative sur le critère combinant cicatrisation endoscopique et histologique, avec un taux d’amélioration du score endoscopique plus élevé versus placebo à la semaine 8 et à la semaine 44.
« Aujourd'hui, au-delà de la cicatrisation endoscopique de la muqueuse, il a été montré que la cicatrisation histologique était associée à une meilleure évolution clinique et à une diminution du risque de rechute, du risque de cancer et de recours à la chirurgie/hospitalisation. L’ustekinumab est la première molécule en phase III dans la RCH pour laquelle nous disposons de ces deux types de données, endoscopiques et histologiques », relève le gastro-entérologue. Outre un maintien de l’efficacité du traitement au bout de 92 semaines, les données démontrent aussi qu’environ plus de 95 % des patients sont en rémission symptomatique sans corticoïde à S92. Le profil de tolérance est similaire par rapport au profil de tolérance déjà connu de la molécule qui est commercialisé depuis dix ans.
D'après une visioconférence de Janssen