Selon Santé publique France (SPF) et le Centre national de référence des entérovirus et paréchovirus, il faut s'attendre cet été à une recrudescence des infections à entérovirus, touchant notamment les nouveaux nés.
Lors de la semaine S26 (26 juin au 2 juillet), Santé publique France relève une recrudescence des infections à entérovirus (EV) et des méningites virales, en particulier chez les très jeunes enfants. « Le nombre de passage aux urgences et d’hospitalisation pour méningite virale observé dans le réseau OSCOUR apparaît en effet en augmentation depuis la semaine S23 et atteint depuis des niveaux comparables à ceux de 2018, ce qui pourrait indiquer un pic estival attendu dans les prochaines semaines », affirme l'instance dans son point de situation pour l'année 2022, actualisé au 5 juillet.
Cette hausse des infections n'est pas une surprise en soi, puisqu'un pic estival est habituellement observé en juin/juillet et un second pic de moindre ampleur au cours de l’automne.
Lors des années précédentes, la circulation des entérovirus avaient été réduite par les mesures barrières anti-Covid, avec 1 726 cas en 2022 contre 2 720 cas en moyenne entre 2016 et 2019. Cette baisse de la circulation a « entraîné la constitution d’un plus grand nombre d’enfants plus réceptifs aux infections à EV », selon SPF. Ainsi, la proportion d’infections néonatales observée en 2022 est de 25,7 % des infections à EV, contre 12,8 % sur la période 2016-2021.
Par ailleurs, un nouveau variant d’échovirus-11 détecté depuis le mois de juin 2022 et n’ayant jamais été identifié auparavant est de plus en plus présent. Ainsi, entre juillet 2022 et mars 2023, 9 nouveau-nés de moins de 7 jours (dont 4 paires de jumeaux) ont été infectés par cet E11, parmi lesquels sept sont décédés (dont 3 paires de jumeaux). Cet EV-11 représente d'ailleurs 25,8 % des infections à EV néonatales (la plus grande proportion), et est responsable de l'augmentation de la mortalité 2022-2023 (1,8 % de mortalité contre 0,4 % pour la période 2016-2021).
Santé publique France et le Centre national de référence (CNR) des entérovirus et parechovirus appellent donc les professionnels de santé à une vigilance particulière. En effet, si elles sont le plus souvent bénignes, les infections à EV chez les enfants peuvent conduire dans certains cas à des formes sévères neurologiques, respiratoires, cardiaques ou digestives. Dans ce cas, il est nécessaire de lancer un signalement au CNR et de procéder à des prélèvements.