La revue « Prescrire » vient de dévoiler son bilan 2017 des médicaments à écarter en raison d'un bénéfice/risque défavorable. Elle recense 91 médicaments autorisés en Europe, dont 82 commercialisés en France.
Ambroxol, capsaïcine, phényléphrine, divers antitumoraux… La Revue « Prescrire » vient de sortir sa liste noire des médicaments à écarter, sur la base d’analyses publiées dans la revue de 2010 à 2016. « L'objectif de cette liste est d'aider à choisir des soins de qualité, pour d'abord ne pas nuire aux patients et pour éviter des dégâts, avance Bruno Toussaint, directeur éditorial du journal. Après Vioxx, Mediator, les pilules de troisième génération, la Dépakine, l'Uvestérol… évitons de nouvelles victimes en n’utilisant pas, voire en retirant du marché, ces médicaments. »
Au total, cette liste recense 91 médicaments autorisés en Europe, dont 82 en France, dans des domaines aussi variés que le diabète, la douleur, l'arthrose, la maladie d'Alzheimer, la dépression, etc. Elle cite par exemple les décongestionnants nasaux et oraux, telles que la pseudo-éphédrine ou l'éphédrine, qui exposent à un risque de trouble cardiovasculaire grave, voire mortel. Ou encore les mucolytiques, tels que l'ambroxol et le bromhexine, dont la balance bénéfice/risque est défavorable du fait de possibles réactions d’hypersensibilité et de troubles cutanés graves…
Or, malgré leur dangerosité, ces médicaments restent sur le marché. Durant l’année 2016, un seul médicament qui figurait dans le bilan de « Prescrire » a cessé d’être commercialisé : la pégloticase dans la goutte sévère, pour laquelle le laboratoire a demandé le retrait de l’autorisation de mise sur le marché européen. Mais en règle générale, on ne peut que constater « la persistance des firmes à les commercialiser et l’inertie des agences du médicament qui tardent à les interdire totalement, ce qui expose les patients à des risques injustifiés », s’indigne Bruno Toussaint.
Par ailleurs, la revue « Prescrire » a sorti le Palmarès 2016 des médicaments. Aucune Pilule d'Or n'a été décernée, mais deux médicaments ont été primés, tous deux en cancérologie : le nivolumab (Opdivo) dans le mélanome ou le cancer bronchique, et le tramétinib (Mekinist) associé avec le dabrafénib (Tafinlar) dans le mélanome. Ces médicaments permettent d'allonger en moyenne de quelques mois la durée de vie, mais avec de nombreux effets indésirables graves, parfois mortels.