Dans les maladies neurodégénératives comme Parkinson ou Alzheimer, l’activation de l’autophagie pourrait en théorie éliminer les protéines non conformes, comme la protéine Tau.
Certaines tentatives ont déjà eu lieu avec le resvératrol, un activateur de l’autophagie contenu dans la peau du raisin et dans le vin. Dans le domaine de l’infectiologie, les bactéries qui pénètrent dans les cellules dans des vacuoles ont appris à contourner ou à détourner le processus de l’autophagie. C’est notamment le cas du Mycobacterium tuberculosis ou des streptocoques du groupe A. « Les listeria et les shigella sont capables de sortir de la vacuole pour se répliquer dans le cytoplasme », explique Franck Lafont, du centre d’infection et d’immunité de Lille (institut Pasteur de Lille/CNRS), par ailleurs fondateur du club francophone de l’autophagie*. « La cellule va analyser la membrane de la vacuole comme une menace et l’autophagie va être activée, ce qui est bénéfique à la bactérie qui cherche justement à s’échapper », détaille-t-il. L’équipe de Frank Lafont est parvenue à empêcher l’activation de l’autophagie et donc la destruction de la vacuole. Une fois dans la cellule, les bactéries qui ont impérativement besoin d’une vacuole pour se multiplier, en modifient la membrane afin de ne pas être reconnues par l’autophagie.
Parmi les autres domaines d’intérêt, l’autophagie pourrait aider à renforcer l’homéostasie intestinale via les probiotiques et lutter contre les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Le mécanisme pourrait être impliqué dans l’infection par le VIH. Enfin, le lien entre autophagie et vieillissement des tissus en fait un marqueur possible dans le domaine des maladies cardio-vasculaires liées à l’âge.
* Pour en savoir plus, des médecins et chercheurs ont fondé un club francophone de l’autophagie (CFATG), qui tiendra ses journées scientifiques du 12 au 14 octobre prochain à Bordeaux. Leur site: http://cfatg.org/ se fait l’écho des publications récentes dans le domaine.