L'Union nationale des prestataires de dispositifs médicaux (UNPDM) monte au créneau contre les baisses des tarifs de remboursement de la prestation de délivrance des tire-laits.
« La délivrance des tire-laits est bradée », dénonce le syndicat des prestataires de dispositifs médicaux après la décision du Comité économique des produits de santé (CEPS) de revoir à la baisse les tarifs de remboursement de la prestation de délivrance des tire-laits. « Si le CEPS affirme ne pas vouloir remettre en cause l’allaitement maternel en France, il ne permet en revanche ni aux entreprises de matériel médical ni aux pharmacies de garantir une même qualité de délivrance des tire-laits aux utilisatrices », déplore l'UNPDM.
Selon l'organisation, le cumul de la dégradation des tarifs de prise en charge et de l’encadrement des durées de location (induite par l’obligation de renouveler les prescriptions à intervalles courts) conduit à une réduction des montants remboursables sur cette ligne estimée à environ 20 millions d’euros, soit quasiment une baisse de 30 % des dépenses d’assurance-maladie de ce secteur des dispositifs médicaux. Pour elle, « cet objectif d’économies, d’une ampleur sans précédent, est pour le moins irrationnel : il représente à lui seul 20 % du montant total d’économies visé dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2018, alors que le tire-lait représente moins de 1 % des lignes remboursées au titre des dispositifs médicaux ». Le syndicat estime que « par cette attitude de maîtrise comptable, le CEPS dévalorise la mission de santé publique des prestataires et des pharmaciens d'officine, et c'est tout le volet de la prestation de proximité qui est ainsi remis en cause ». L'UNPDM, qui se dit « révoltée » par cette décision, affirme que « le CEPS, par sa décision unilatérale et inconséquente qui fera le bonheur de sites Internet sans valeur ajoutée, a manifestement opté pour une délivrance impersonnelle et expéditive pour les mères ayant fait le choix d’allaiter leur(s) enfant(s) ».
Lors du dernier Congrès national des pharmaciens, André Tanti, alors vice-président chargé des DM au sein du CEPS, affirmait se battre pour ramener les dispositifs médicaux dans un système de distribution plus proche du patient, tout en reconnaissant ne pas avoir pas eu gain de cause pour les tire-laits (lire notre article « abonné »).