La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) conteste les nouvelles conditions de prise en charge et les tarifs de location des tire-lait.
Trente euros : c'est le prix limite fixé pour le service de mise à disposition d'un tire-lait électrique, qui accompagne la baisse des tarifs de location. Ce montant, attribué par le Comité économique des produits de santé (CEPS), « ne reconnaît pas à sa juste valeur la prestation réalisée par le pharmacien d'officine : formation de l’utilisatrice, démarches administratives, nettoyage, désinfection, système documentaire, etc. », regrette Philippe Gaertner, président de la FSPF. Par ailleurs, l'impact financier de ces mesures sera non négligeable : « la durée moyenne de location d'un tire-lait par les pharmaciens est estimée à 11 semaines. Avec ces nouvelles conditions tarifaires, nous estimons que le pharmacien d'officine perd de l'argent au-delà de 5 semaines de location », évoque le président.
Autre problématique soulevée : « Aucun prix de cession n'est prévu pour les téterelles alors qu'un prix de vente est imposé aux pharmaciens d'officine. Le risque est donc une importante réduction de leur marge avec préjudice financier lors de la dispensation du matériel. »
La FSPF regrette également les dispositions relatives à la location en ligne. « Il est prévu que le pharmacien d’officine, le prestataire ou le distributeur mette à disposition de l’utilisatrice tout support et tutoriel de nature à apporter un niveau d’information équivalent à celui assuré lors d’un échange de visu avec démonstration du matériel », rapporte le syndicat, qui souligne qu'une « mauvaise utilisation du tire-lait pouvant nuire à la qualité de l’expérience d’allaitement, une formation en présentiel est indispensable ». La FSPF se déclare ainsi « défavorable à la location de tire-lait en ligne dès la prescription initiale ». L’objectif de cette évolution des conditions de prise en charge est de réduire la durée de location des tire-lait lorsque la mère a cessé d’utiliser le dispositif. Mais la FSPF rappelle que « les durées de location par Internet sont généralement plus longues, car les mères tardent à retourner le dispositif au prestataire ». Alors que le pharmacien, professionnel de proximité, est le plus à même de rappeler aux mères de rapporter les tire-lait inutilisés.