« Des résidus de médicaments dans les eaux, on en trouve énormément et de toutes sortes : antalgiques, anxiolytiques, hormones… Des médicaments qui sont plus ou moins bien abattus en station d’épuration et qui passent le plus souvent la barrière », lance Mélodie Chambolle, coordinatrice scientifique du projet REGARD au sein du centre de recherche Suez.
Visant à réduire les micropolluants sur la métropole bordelaise, ce projet lauréat du prix « Environnement et santé » vise notamment à sensibiliser les médecins du CHU de Bordeaux. « La pollution vient moins de l’hôpital que de la population générale. Mais le CHU est un point d’émission de substances très spécifiques », relève Melodie Chambolle dont le projet doit permettre d’« écologiser » certaines pratiques de prescription. « Il y a des médicaments plus biodégradables que d’autres », souligne Elodie Brelot, directrice de l’association Le GRAIE (Groupe de Recherche Rhône-Alpes sur les infrastructures et l’Eau). « On traite par exemple très bien le paracétamol mais très mal l’ibuprofène dont des traces se retrouvent dans l’environnement », ajoute-t-elle. Récompensée pour son projet « Meli Mélo-Démêlons les fils de l’eau », l’association a développé des supports multimédias pour sensibiliser « aux enjeux et bonnes pratiques de gestion de l’eau ». Dans le même registre, un autre prix a été décerné à l’Association Santé Environnement France (ASEF) pour la diffusion auprès de professionnels de santé d’un document intitulé « Médicaments dans l’eau : une menace invisible ». L’association Le GRAIE obtient un second prix pour le projet MediATeS, des kits pédagogiques à destination des professionnels de santé sur la question des résidus de médicaments dans l’eau. Ces supports doivent être mis en ligne sur le site de l’association (www.graie.org). Enfin, le cinquième prix « Environnement et santé » revient à l’équipe de chimistes TRACES de l’Institut des Sciences analytiques de Villeurbanne pour le développement de méthodes analytiques basées sur la spectrométrie de masse. Une technique permettant de détecter des « ultra-traces » de résidus dans l’eau.