L’ENCÉPHALITE japonaise est une arbovirose due à un flavivirus propagé par les oiseaux sauvages et transmis à l’homme essentiellement par un moustique du genre Culex. Le virus a une parenté antigénique avec plusieurs autres flavivirus comme ceux des dengues et le virus West Nile.
Une maladie gravissime.
La maladie sévit principalement dans les zones rurales en Chine, en Corée, au Japon, dans les zones subtropicales de l’Asie et certaines régions d’Océanie.
Le principal vecteur est le moustique Culex tritaeniorhynchus, actif surtout la nuit, qui a des pics d’activité au crépuscule et à l’aube. Les larves de Culex persistent dans les eaux stagnantes, les rizières, dans les régions rurales agricoles. L’homme est un hôte accidentel et la transmission interhumaine n’existe pas.
La maladie est le plus souvent asymptomatique. La mortalité est très élevée, de 5 à 40 %, voire 60 % dans les formes graves. Les séquelles neurologiques et/ou psychiatriques sont extrêmement fréquentes, puisqu’elles atteignent de 30 à 50 % des sujets « guéris ».
On estime qu’au cours des soixante dernières années 3 millions d’enfants sont décédés de cette affection non curable, par ailleurs responsable de plus de 4 millions de personnes souffrant d’invalidités au long cours. Les épidémies se produisent, principalement, dans les zones rurales agricoles. Le nombre de cas peut varier de 10 000 à 50 000 par année, avec une létalité élevée, qui atteint de 10 à 40 % des sujets. Pour les voyageurs, le risque varie de 1 cas pour 5 000 à 20 000 sujets par semaine de séjour et il est variable selon les conditions d’exposition (saison des pluies, irrigation des rizières).
La majorité des pays asiatiques ont mis en place des programmes de vaccination contre l’encéphalite japonaise chez les enfants.
Une efficacité vaccinale établie.
L’immunogénicité et la tolérance d’ Ixiaro chez l’homme ont fait l’objet de 9 études cliniques, dont 4 de phase III, qui ont porté sur 4 700 sujets. L’efficacité vaccinale est établie et les données de sécurité paraissent favorables.
On conseille aux expatriés et aux vacanciers de se faire vacciner au moins 5 semaines avant le départ afin d’obtenir une protection optimale. La primovaccination comporte l’administration de deux doses de vaccin. Une dose de rappel doit être administrée dans la deuxième année, entre 12 et 24 mois après la primovaccination recommandée, avant une exposition éventuelle au virus de l’encéphalite japonaise.
Ce calendrier vaccinal est important. En effet, dans la plupart des cas, l’encéphalite est asymptomatique, mais, dès son développement clinique, le risque de décès est élevé et ses séquelles peuvent être très sévères.
Par un avis émis en avril 2009, le Haut Conseil de la santé publique a recommandé la vaccination par Ixiaro dans les régions où le virus circule pour toutes les personnes âgées de 18 ans et plus, expatriées ou devant résider plus de 30 jours, ainsi que pour tous les voyageurs âgés de 18 ans et plus, avec une activité extérieure importante, plus particulièrement dans les zones de rizières ou de marécages, pendant la période de transmission du virus, notamment pendant la saison des pluies, quelle que soit la durée du séjour. Certaines activités sont considérées comme à risque. Il s’agit de la nuit à la belle étoile sans moustiquaire, le camping, le travail à l’extérieur, le cyclisme et la randonnée, en particulier dans des zones où l’irrigation par inondation est pratiquée.
L’AMM a été accordée au vaccin en mars 2009. La Haute Autorité de santé lui a attribué une amélioration du service médical rendu de niveau II, ce qui signifie qu’il est attendu un intérêt non en termes de santé publique, mais pour les populations et situations recommandées, la population cible ayant été estimée à 1 600 personnes.
Ainsi, le vaccin Ixiaro est le premier vaccin ayant une AMM européenne contre l’encéphalite japonaise, une maladie imprévisible et grave dont la mortalité et le risque de séquelles neurologiques ou psychiatriques sont élevés.