À la veille de la journée mondiale du sida, Médecins Sans Frontières (MSF) dénonce des ruptures de stock dues à un système de distribution du médicament défaillant en Afrique du Sud, en République Démocratique du Congo et au Mozambique. Les stocks sont bien présents mais les antirétroviraux ne parviennent pas toujours jusqu’aux patients à cause de la lourdeur administrative, de problèmes logistiques et de manque de ressources. L’association rappelle que l’Afrique du Sud est le pays qui compte le plus grand nombre de séropositifs (6,4 millions).
Au Kenya, en particulier dans le comté d’Homa Bay, MSF lutte d’une autre façon, en arpentant les endroits les plus isolés pour convaincre les gens de se faire dépister. Un travail de longue haleine dans cette région la plus contaminée du Kenya, avec une proportion de malades parmi les plus élevées dans le monde, où les gens sont davantage préoccupés par la nourriture et l’eau.
Le problème du sida reste mondial. Selon Michel Kazatchkine, spécialiste du sida et envoyé spécial de l’ONU, seulement un quart des personnes contaminées ont accès aux traitements en Europe de l’Est et en Asie Centrale, alors que ce taux est de près de « 60 % dans l’ensemble des pays en développement à travers le monde ».
En France, le problème est désormais devenu sociétal. Selon un rapport d’Aides, les personnes touchées par le VIH font l’objet de « discriminations tenaces » : grandes écoles interdites, restriction à l’entrée de nombreux corps d’État, refus de soin, accès à l’emprunt moyennant des surprimes exorbitantes. Par ailleurs, la France vient d’annoncer que le traitement préventif du sida, le Truvada, serait mis gratuitement à disposition des personnes non infectées mais très exposées début 2016. Cette prophylaxie pré-exposition (PrEP) est autorisée aux États-Unis depuis 2012 mais les autorités déplorent le peu de recours des usagers, certainement dû au manque d’informations des médecins.