UNE NOTE D’ESPOIR. Dans la situation économique difficile où se trouvent plongées les officines françaises, les pharmaciens ruraux ont peut-être trouvé une raison de garder le moral. L’étude économique réalisée par Fiducial en septembre dernier*, et présentée lors de l’assemblée générale de l’APR, a en effet démontré que la marge des officines rurales (28,68 %) et leur EBE (12,66 %) avaient, en moyenne, augmenté en 2012, par rapport à 2011. « Une augmentation relative, puisque la progression est respectivement de 0,64 % et de 0,71 % par rapport à l’année précédente », nuance toutefois le président de l’APR, Albin Dumas. Cette double progression mérite d’autant plus d’être soulignée dans le contexte actuel, qu’elle concerne aussi bien les pharmaciens exerçant individuellement qu’en association. Conséquence : « avec une médiane à + 27,75 %, les écarts se resserrent entre les moins performants et les plus performants », explique Hervé Breteau, président du syndicat des pharmaciens d’Ille-et-Vilaine.
Léger recul du résultat.
Cette augmentation s’accompagne néanmoins d’un léger recul du résultat, qui est passé en moyenne de 11,55 % à 11,47 % par rapport à 2011. Un recul somme toute logique, puisque, dans le même temps, deux officines sur trois ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires en 2012, alors qu’elles n’étaient que 45 % en 2011. Et cette baisse semble s’être accélérée, puisqu’elle était d’environ 3,7 % contre 3,05 % l’année précédente. Des mauvais résultats dus essentiellement à la contre-performance des pharmacies individuelles dont le chiffre d’affaires moyen diminue plus fortement (1,75 %) que celui des associations (0,39 %). Rien d’étonnant dès lors que l’exercice individuel, en particulier en nom propre, régresse, tandis que celui en association tend aujourd’hui à devenir majoritaire (50 %). D’autant que « le chiffre d’affaires par salarié progressant, la productivité augmente », précise encore Hervé Breteau. À noter, enfin, que les officines de grande taille semblent moins souffrir en raison de la dynamique de leurs achats et, le plus souvent, d’un meilleur emplacement, synonyme d’une fréquentation plus importante.
Néanmoins « le nombre d’officine ayant bénéficié d’une progression de leur CA a reculé de 54,7 % à 33,7 % ». Quant à l’augmentation moyenne, elle est également en recul, de 3,77 % à 3,21 %. La raison ? « La baisse de prix des médicaments, associée à une baisse de fréquentation, est à l’origine de cette diminution du chiffre d’affaires. » Autant de raisons qui ont incité l’APR à soutenir l’action des syndicats visant à « déconnecter au maximum la rémunération du pharmacien de la vente de médicaments ».
Mais le président de l’APR n’entend pas s’arrêter là et « espère bien obtenir à la fois l’instauration d’une rémunération des PDA et d’honoraires spécifiques à partir d’un zonage, à l’instar de ce qui existe pour les médecins ». Des mesures qui pourraient contribuer à stabiliser un chiffre d’affaires qui, en moyenne, est compris entre 1,05 million d’euros et 1,5 million d’euros.