LE MÉDICAMENT n’a pas toujours été valorisé au cours de ces derniers mois, c’est le moins que l’on puisse dire. Entre l’affaire du Mediator, la liste des médicaments sous surveillance et la mise en cause des parabènes (pour ne citer que les sujets les plus médiatisés), il a été davantage traité comme un produit dangereux que comme un moyen de soigner ou de guérir les maladies. Pourtant, les Français semblent ne pas avoir perdu la confiance qu’ils ont dans le médicament (voir ci-dessous le sondage TNS Sofres). Et des cérémonies comme celles du Prix Galien, remis la semaine dernière à l’Académie de médecine en présence de nombreuses personnalités de la médecine et de la pharmacie réunies autour du fondateur du prix, Roland Mehl, et de sa secrétaire générale, Florence Mehl, viennent opportunément rappeler les bienfaits de la recherche pharmaceutique et des découvertes qu’elle engendre.
Le jury, présidé par le Pr Charles Caulin, a récompensé cette année trois innovations majeures, s’adressant à un nombre restreint de malades, ce qui illustre l’engagement de certains laboratoires dans des maladies rares. « Un bel échantillon de ce qui fait la réputation de l’industrie pharmaceutique et de ses chercheurs : des produits de haute technologie contre des maladies graves ou rares », a souligné le Dr Gérard Kouchner, P-DG du « Quotidien du médecin » et du « Quotidien du pharmacien », partenaires de l’événement.
Lauréat dans la catégorie « médicaments réservés en thérapeutique hospitalière », le tocilizumab (RoActemra) est la première des biothérapies récompensées par le prix Galien, en raison de son approche thérapeutique innovante pour les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, fruit de la collaboration entre le laboratoire japonais Chugai et la filiale française de Roche. Le Clottafact (Laboratoires LFB), premier fibrinogène humain à obtenir son AMM en France, a remporté le prix des « médicaments destinés aux maladies rares ». Enfin, Ixiaro (Novartis Vaccines), premier vaccin contre l’encéphalite japonaise, disponible uniquement dans les centres de vaccination internationale, a été récompensé, alors qu’il n’entrait pas dans les catégories classiques du règlement du prix Galien.
Pour Nora Berra, secrétaire d’État à la Santé, « il s’agit de trois innovations thérapeutiques majeures, fruit d’une recherche de haut niveau, qui a associé le privé et le public. Ce type d’innovation est un encouragement au décloisonnement de la recherche, et à la valorisation d’une recherche d’excellence en santé ».
Quant à Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui avait tenu à remettre le prix Galien pour la cinquième fois consécutive, elle a de son côté loué un prix « utile et nécessaire à une époque où le progrès scientifique est parfois remis en cause : c’est une juste reconnaissance ».