LE GROUPE SANDOZ s’est engagé dans une démarche de santé durable. Dans ce cadre, le laboratoire entend valoriser avec les pharmaciens d’officine une approche de la santé préventive et responsable, soucieuse de l’environnement et du bien-être des générations futures, comme l’a souligné Estelle Andrin, directrice marketing et business développement : « Dans cette optique, nous avons mis en place des sacs à médicaments non utilisés, pour inciter les patients à rapporter en officine les médicaments non consommés, source éventuelle d’un mésusage. Nous proposons également un dispositif de bornes DASRI : vingt bornes ont été testées de juin 2009 à février 2010, l’extension à plus d’une centaine de bornes est en cours. »
La démarche de Sandoz s’inscrit parfaitement dans l’esprit de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) et des nouvelles missions qu’elle confie aux pharmaciens. L’économiste de la santé Jean-Jacques Zambrowski considère ainsi que la pharmacie de demain sera dédiée au patient, avec des services personnalisés et rémunérés. « La loi HPST admet la nécessaire compensation financière de leurs nouvelles missions (…), commente l’économiste de la santé. On peut penser à cet égard aux exemples d’autres pays comme le Canada ou la Suisse, qui ont mis en place de tels systèmes, avec des missions étendues pour l’officinal. Des missions qui consacrent son rôle d’acteur de santé de premier plan, et qui rejoignent les attentes des patients, devenus consom-acteurs. »
Ces revenus complémentaires représenteront certainement un ballon d’oxygène pour les officines dont la crise a accentué les contraintes et les difficultés, comme le souligne Jean-Jacques Zambrowski. « Mais le coup de frein ne date pas de la crise de 2008, fait-il remarquer. La marge a baissé, en pourcentage et en valeur, depuis environ 2005, et des tensions se sont fait jour sur la trésorerie des officines. On sait par ailleurs que le médicament remboursable contribue pour environ 70 % à la marge moyenne des officines, les autres domaines étant jusqu’à ce jour moins exploités. » Pour les médicaments génériques, les pharmaciens ont porté le développement du marché depuis la mise en place du droit de substitution. « Les génériques ont entraîné plus d’un milliard d’économies en 2009, soit un peu plus de 5 milliards depuis 1999, indique l’économiste de la santé. Ces économies ont permis de mettre sur le marché de ville des médicaments à haute valeur ajoutée, sortis de la réserve hospitalière par exemple. »
Le sociologue Gérard Mermet imagine pour sa part l’officine de demain comme un lieu accueillant et informatif, doté d’espaces de confidentialité. « La pharmacie est un lieu de temps forts, qui créée du lien social. Elle place l’individu – malade – en son centre. Son approche doit donc devenir holistique, préventive et être davantage axée sur le relationnel », explique-t-il.